Le 26 juillet 2005, un verdict a mis fin à 7 ans de mariage entre l'actrice Mona Fettou et le réalisateur Saâd Chraïbi. 21 jours après le divorce, le conflit entre les deux artistes se poursuit. Interview. ALM : Vingt-et-un jours après votre divorce avec Saâd Chraïbi, vous vous retrouvez encore dans la même maison. Comment expliquez-vous cette situation ? Mona Fettou : Si le verdict du tribunal m'a naturellement garanti la garde de mon enfant, il a stipulé que je reste, pendant les trois mois d'al-idda, dans la maison de mon ex-mari. Je ne comprends pas que, 21 jours après mon divorce, je puisse encore me retrouver avec mon ex-mari sous le même toit. Après avoir consulté mon avocat, j'ai décidé de quitter la maison pour aller passer le reste de la période d'al-idda avec mon fils chez mes parents à Rabat. Que revendiquerez-vous au juste ? Je dois d'abord préciser que la maison où je devais habiter se trouvait à 25 kilomètres de Casablanca, à Dar Bouazza. Mon ex-mari l'avait achetée un mois avant notre divorce, sans m'avoir consultée. Le jour du déménagement, il m'a traînée comme un meuble. Je refusais d'habiter dans cette maison, ce que j'ai dit clairement lors du procès. Ce refus était motivé par deux raisons précises : d'abord, parce que cette maison, qui se trouve au bord de la mer, ne devait pas convenir à mon fils asthmatique ; ensuite, parce que l'éloignement de cette maison de Casablanca empêcherait mon fils d'aller à l'école, sachant bien que moi et S. Chraïbi avions un autre appartement en plein centre de Casablanca, situé dans le quartier Racine. C'est là où moi et mon ex-mari habitions pendant sept ans. Mais voilà, en lieu et place de cette maison, mon ex-mari a préféré me loger avec mon fils à 25 kilomètres de Casablanca ! Il prétendait que la maison qu'il a achetée à Dar Bouazza pourrait être divisée en deux pour qu'on puisse vivre chacun de son côté mais dans la même maison. Preuve de sa mauvaise foi dans cette histoire, il a acheté cette maison dans une résidence, « Marina Blanca » de son nom, dont le contrat de vente stipule que tous les co-propriétaires n'ont le droit de n'y rien changer. Je peux le prouver, justificatifs à l'appui. En quittant maintenant cette résidence, voudriez-vous renoncer à vos droits ? Je veux que mon fils, et seulement mon fils, bénéficie de ses droits. Mon ex-mari doit se comporter en père digne et responsable. Pour ma part, je ne demande rien. Bien entendu, le divorce, comme le mariage, peut arriver naturellement. Simplement, dans le cas qui est le vôtre, on est face à deux artistes. Votre divorce aurait-il été motivé aussi par des considérations professionnelles ? Bien sûr, je vais m'abstenir de parler des raisons personnelles. Je le fais par respect pour le père de mon fils. Maintenant, en ce qui concerne le volet professionnel, tout le monde sait que mon ex-mari ne me laissait pas travailler. Il n'aimait pas que je travaille avec d'autres personnes que lui. Il m'a toujours mis les bâtons dans les roues. Mais devant tout le monde, il prétendait l'inverse. Plusieurs professionnels du cinéma s'accordent à dire que, depuis votre mariage, vous avez beaucoup régressé. Que répondez-vous à ces allégations ? Mon ex-mari a freiné ma carrière, c'est sûr. Les cinéastes avaient peur de me faire travailler parce que j'étais la femme de Saâd Chraïbi et qu'ils voulaient éviter les problèmes. Comment réagissiez-vous à cela ? Je ne me suis certes pas laissé faire, mais il m'a fait payer le prix à plusieurs reprises. Il lui est arrivé un jour de m'empêcher physiquement d'aller sur un plateau de tournage. Il a menacé un réalisateur, Nor-dine Lokhmari pour ne pas le nommer, que s'il me prenait dans un sit-com, il allait se rendre sur le plateau de tournage et me tirer par les cheveux. Après votre divorce, comment envisagez-vous l'avenir de votre carrière ? Dans ma vie, j'ai toujours essayé de faire la part des choses. Mais, en ce qui concerne mon travail, je suis intraitable. Je me battrai encore et toujours pour proposer des travaux de qualité.