Divorce. Près de 2.700 affaires de divorce ont été jugées par le tribunal de première instance de Rabat en 2001, contre 2.374 en 2000, enregistrant par conséquent une montée qui n'épargne aucune région marocaine. Le tribunal de première instance de Rabat a rendu, en 2001, 2.694 verdicts dans des affaires de divorce, contre 2.374 l'année précédente. Le divorce contre compensation au mari vient en tête avec 1.456 cas, soit 54,05 % de l'ensemble des cas de divorces prononcés par ce tribunal dont la compétence s'étend aux préfectures de Rabat et de Skhirat-Témara. Une source responsable au tribunal a expliqué que la hausse des divorces contre compensation au mari, conclus par consentement du couple, est attribuée à la nature de cette procédure très simplifiée à laquelle recourent particulièrement les femmes qui sont à l'abri du besoin, notamment les employées dans le secteur public ou privé. Les femmes, a-t-il dit, optent pour cette forme de divorce pour en finir rapidement avec une relation conjugale devenue « invivable », expliquant que la femme se trouve contrainte de racheter son divorce en échange de ses droits et ceux de ses enfants. En effet, il n'y a pas de statistiques officielles fiables, qui calquent la réalité de ce «licite le plus répugnant à l'égard du Dieu» au niveau national. Seulement on parle d'un chiffre allant de 20 à 30 cas de dissolution de mariage par jour. Les dernières statistiques sont le résultat d'une «collecte et analyse des données sur les mariages et les divorces» effectuée par le ministère de la Justice avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour la Population et qu'on avait déjà publié sur nos colonnes. Cette collecte de données a ciblé les 21 circonscriptions judiciaires du Maroc et son analyse a mis sur la tête du podium de divorce la circonscription judiciaire de Casablanca, avec 17,09% de divorces par rapport aux autres circonscriptions judiciaires du Maroc contre 15,06% du mariage. Meknès se trouve en deuxième lieu avec 14,54% de divorces contre 5,58% du mariage suivie successivement d'Agadir avec 11,45% contre 11,27%, Marrakech avec 8,24% contre 7,12%, Rabat avec 8,02% contre 11,55%, Kenitra avec 4,41% contre 7,78%, Béni Mellal avec 3,86% contre 4,78%, Oujda avec 3,53% contre 3,36%, Tanger avec 3,10% contre 4,63%, Khouribga avec 2,83% contre 2,89%, Settat avec 2,80% contre 4,09%, Fès avec 2,21% contre 3,69%, Errachidia avec 2,1% contre 2,29%, Nador avec 1,98% contre 3,88% , Taza avec 1,86% contre 3,48%, Tétouan avec 1,50% contre 2,61%, El Jadida avec 1,28% contre 0,15%, Ouarzazate avec 1,09% contre 1,42%, Safi avec 0,86% contre 2,55%, El Hoceïma avec 0,84% contre 1,47% et à la fin de la liste on trouve la circonscription judiciaire de Laâyoune avec la plus faible proportion de cas de divorces au Maroc, à savoir 0,69% contre 0,36% des cas de mariage. Cette enquête qui a été réalisée en 2000, auprès des juges chargés du Tawtiq sur les motifs du divorce et qui a intéressé les années 1997,98 et 99 a précisé que 1,8% des hommes divorcés et 18, 6% des femmes ont moins de 21 ans, 11,6% des hommes et 25,5% des femmes sont âgés entre 21 et 25 ans, 20% des hommes et 19,3% des femmes sont âgés entre 26 et 30 ans, 22,3 % des hommes et 13,9% des femmes sont âgés entre 31 et 35 ans,16,2% des hommes et 8.7% des femmes sont entre 36 et 40 ans, 9,5% des hommes et 5,1% sont âgés entre 41 et 45ans et 15,7% des hommes et 5,3% des femmes ont plus de 45 ans. A ce propos on remarque que le plus fort pourcentage de divorce est enregistré chez les femmes âgées entre 26 et 30 ans, alors qu'il a été remarqué chez les hommes ayant l'âge varie entre 31 et 35 ans. Toujours selon l'enquête précitée, le divorce a une forte proportion chez les maris ayant plus de 2 ans et moins de 5 ans de relation conjugale puisque 20,8% d'entre eux divorcent par la suite. Une proportion qui tend à la baisse à chaque fois que la durée de vie de mariage entre un couple se développe pour arriver à un pourcentage de 1% de divorce chez le couple ayant dépassé 29 ans sous le même foyer. La dissolution du mariage reste un phénomène et une réalité qui détruit les foyers laissant derrière elle des victimes qui ne sont autres que les enfants.