La HACA a initié des contacts avec les partis politiques pour une meilleure répartition du temps d'antenne et de parole entre diverses formations. Le but vise à renforcer le pluralisme politique à travers les médias. La HACA (Haute autorité de la communication audiovisuelle) a initié depuis plusieurs semaines des contacts avec les partis politiques marocains pour parvenir à une formule garantissant une meilleure répartition du temps d'antenne et de parole sur les médias. Selon une source de la HACA, les contacts sont menés par le biais du conseil supérieur de la communication audiovisuelle. Une initiative saluée récemment par un communiqué du secrétariat général du PJD qui y voyait une contribution à la « démocratisation des médias publics ». La HACA aurait notamment demandé aux formations politiques de lui fournir des listes de personnes désignées pour s'exprimer officiellement au nom de tel ou tel autre parti. Dans l'esprit de la HACA, cela évitera aussi bien aux politiques qu'à cette autorité de tomber dans le piège des doubles casquettes. Car, quand un ministre issu d'un parti politique prend parole sur un média public, il pourrait y avoir confusion entre ses fonctions gouvernementales et son appartenance politique. L'objectif est justement de clarifier les choses de manière à éviter cet amalgame et les protestations qui vont avec. Le CSCA, pour remplir cette mission, et outre les contacts qui continuent à ce jour, prépare la logistique nécessaire et les moyens humains pour ce faire. Il s'agit tout d'abord de l'installation d'une application logicielle adéquate et du recrutement des effectifs qualifiés pour cette mission. Plusieurs cadres ont d'ailleurs été approchés ces derniers jours pour les besoins en contrôleurs. Selon une source du CSCA, ce dernier planche également sur la problématique répartition du temps d'antenne et de parole pour trouver le mode qui irait le mieux au paysage politique marocain. Les partis politiques auront-ils droit à un temps d'antenne et de parole selon le nombre de sièges obtenus au Parlement ou alors le nombre de suffrages glanés lors des dernières législatives ? Difficile de trancher à ce stade des choses, même si on avance qu'un consensus aidera à aplanir toutes les difficultés. L'exemple de la France paraît parmi les plus appropriés. Il prévoit, selon la célèbre règle des trois tiers, 30% du temps de parole au gouvernement, autant à la majorité et la même chose à l'opposition. Les 10 % restants vont aux partis et formations légales non représentés au Parlement. Dans le cas d'abus avérés, l'exemple français prévoit des sanctions à l'encontre des chaînes et stations publiques et plutôt des avertissements pour les opérateurs privés. Il reste aussi à définir la répartition Le CSCA, parmi les options retenues, élaborera un rapport trimestriel retraçant, avec force détails, le «passage» des représentants des partis politiques sur antenne ou ondes. Selon une source de l'instance régulatrice, le plus gros du travail devra commencer en octobre prochain pour coïncider avec la rentrée politique. Le temps de parole et d'antenne a suscité ces dernières années de vives polémiques notamment autour des deux télés du service public. Plusieurs formations politiques ont vivement protesté contre ce qu'elles considèrent comme un boycott de leurs activités ou leaders. Les derniers d'ailleurs à avoir donné de la voix ne sont autres que les amis de Thami Khyari furieux contre la SNRT (ex-RTM) et son directeur de l'information. La télé publique aurait « refusé » de dépêcher une équipe pour couvrir une activité organisée par la section féminine du FFD. D'autres formations politiques ont fait de la chose presque une constante dans les communiqués finaux des travaux de leurs instances. Cela n'épargne même pas députés et conseillers lors des questions orales des mardis et mercredis et qui préfèrent garder leurs interrogations pour eux une fois que la télé n'est plus de la partie. Selon les normes internationales, on parle de temps de parole en termes d'intervention, interview ou autre. Alors qu'on parle en termes d'images quand on évoque le temps d'antenne. Du pain sur la planche de la HACA et ses cadres. En attendant les autres joutes que promettent les élections législatives de 2007.