Une nouvelle diplomation mise en œuvre dès la prochaine rentrée Grâce à ses atouts, le bachelor pourrait être la réponse tant attendue et espérée pour l'enseignement supérieur à accès ouvert. En effet, 47,2% des étudiants dans les universités abandonnent leurs études sans aucun diplôme Les jeunes ont rendez-vous dès cette rentrée universitaire avec un nouveau cursus. Le ministère de tutelle et les responsables des universités misent énormément sur le bachelor pour redonner confiance aux jeunes dans les systèmes universitaires. Initialement prévu pour septembre 2020, le lancement de ce système dans les universités marocaines a été reprogrammé pour septembre 2021 en raison de la Covid-19. Le cursus est basé sur 4 années au lieu des 3 années de la licence. Sa mise en œuvre se fera de manière progressive, c'est-à-dire qu'il sera déployé selon une approche expérimentale avant d'être généralisé. Au total, 12 universités ont déjà exprimé leur désir de s'engager dans ce nouveau projet pédagogique. Son adoption sera accompagnée de la révision du décret relatif aux missions des établissements universitaires. Le bachelor a quatre objectifs majeurs. Il est destiné à améliorer le rendement interne des établissements à accès ouvert en vue de limiter les déperditions universitaires et rehausser le taux de diplomation. Il permettra de favoriser l'employabilité des étudiants à travers l'amélioration de la maîtrise des langues étrangères et l'acquisition des compétences en soft skills. Ce nouveau système vise aussi à améliorer la mobilité internationale des étudiants et favoriser l'autonomie des étudiants en les rendant acteurs de leurs propres apprentissages. L'étudiant maîtrise son cursus universitaire Ce système a l'avantage d'être flexible. Officiellement, le bachelor devra couronner un parcours de quatre années. Cela dit, l'étudiant peut raccourcir sa durée de formation en fonction de son aptitude à cumuler plus rapidement l'intégralité des crédits. Les méthodes de formations seront diversifiées: enseignement présentiel, à distance, en alternance, via des pédagogies innovantes ou dans le cadre de la mobilité internationale dans l'objectif d'améliorer et de professionnaliser la formation. Il faut aussi relever que l'étudiant, en réalisant des activités de différentes natures (associatives, sportives, artistiques, actions socioculturelles, innovation pédagogique...) en parallèle de ses enseignements académiques, peut acquérir au maximum 3 crédits additionnels par an. S'agissant du projet de fin d'étude, selon le choix de l'étudiant, ce travail, équivalent à deux modules (séparés ou au sein du même semestre S7/S8), peut prendre la forme de : stage professionnel, étude sur le terrain,... Grâce à ses atouts, le bachelor pourrait être la réponse tant attendue et espérée pour l'enseignement supérieur à accès ouvert. En effet, 47,2% des étudiants dans les universités abandonnent leurs études sans aucun diplôme, et ce selon les données du ministère de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. De même, 16,5% des étudiants quittent leurs études dès la 1ère année. Ce taux atteint 27,1% dans les filières scientifiques. Ils ne sont que 13,3% à obtenir le diplôme de licence en 3 ans. Ce taux est de 9% seulement dans les filières scientifiques, 18% dans les filières des sciences juridiques, économiques et sociales et 15% dans les lettres et sciences humaines. Concernant la durée moyenne pour l'obtention de la licence, elle se situe entre 4,5 à 5 ans. Toujours selon les chiffres du ministère, l'abandon et le redoublement ont un coût estimé à 3,7 milliards DH par an. Parmi les autres faiblesses figure l'inadéquation formation-emploi. Le bachelor est donc une lueur d'espoir à la fois pour les jeunes et l'université.