Le Conseil d'administration d'Accor Maroc qui se tient demain étudiera la question de l'introduction de Risma en bourse. Un choix spécifique. Risma s'introduira en Bourse avant la fin 2005. Le bras financier du groupe Accor au Maroc, propriétaire des hôtels gérés par Accor Gestion, doté d'un capital social de 500 millions de dirhams, est parvenu à un seuil de développement critique où l'actionnariat, a besoin forcément d'une valorisation. Celle-ci passe par la Bourse. Cette décision est importante pour le succès de l'augmentation du capital prévue le 16 décembre prochain et qui se fera par souscription. Selon Marc Thepot, le monsieur Accor au Maroc, cette augmentation ne s'agit nullement d'une contrainte, mais s'inscrit dans le développement de Risma. «Si les actions sont cotées, elles sont liquides. Les anciens partenaires peuvent s'accommoder de la situation actuelle. Mais pour les purs financiers détenteurs d'actions, la cotation est essentielle». Il s'agit d'une opération logique qui intervient dans le développement de Risma, un fonds d'investissement dans lequel le groupe Accor détient environ 45% du capital. L'augmentation du capital est destinée en partie à financer le gigantesque projet de Casa City Center dont l'investissement se fera en deux tranches. Il n'y a pas eu diminution de capital à cet effet comme l'ont souligné quelques confrères. Le projet a été simplement divisé en deux tranches. Ainsi, avant la fin 2003, les chantiers pour la construction d'un Ibis de 300 chambres et d'un Novotel de 250 chambres vont démarrer. Le budget pour cette première partie s'élève à 650 millions de dirhams. La première phase d'investissement tourne autour de 400 millions de dirhams. Une grande partie des souscriptions pour l'augmentation de capital y sera consacrée. La deuxième tranche concerne la construction d'un centre commercial et d'une galerie marchande. L'introduction de Risma en Bourse et l'augmentation de son capital seront au menu du Conseil d'administration d'Accor qui se tient demain. La conjoncture touristique était morose en 2003. «Nous sommes en légère progression», déclare Marc Thepot qui fait état somme toute, d'une bonne progression dans l'ensemble. L'hôtellerie économique reste la locomotive du groupe. A la fin novembre, les Ibis ont bien résisté à la conjoncture, avec une moyenne des taux d'occupation qui dépasse les 70%. Tous les hôtels du groupe Accor au Maroc ont pendant ce temps vu leur taux d'occupation augmenter de 2,5%. Plus révélateur encore, l'augmentation de 11% du chiffre d'affaires et de 13% du résultat opérationnel. Dans une conjoncture morose marquée par le repli, il s'agit d'un indicateur très suivi par les analystes financiers. Le fait que le résultat net soit légèrement déficitaire s'explique par les phases d'ouverture de quelques établissements, en particulier du Sofitel Marrakech. Ouvert en 2002, cet établissement dont l'investissement s'élève à 400 millions de dirhams, mobilise 70 millions de dirhams en amortissements et en frais financiers. Le groupe devra ressentir positivement l'impact de l'abandon des Almohades, en particulier sur le Mercure d'Agadir qui coûtait 8 millions par an. « On peut se permettre de perdre de l'argent sur un hôtel en construction ou neuf », souligne M. Thepot pour qui le système de location n'est pas particulièrement indiqué. Bref, dès l'année prochaine, l'abandon de ces contrats de location se fera sentir. Autre problème qui a plombé les comptes, la situation de Fès, une ville où la reprise se fait attendre. Le chiffre d'affaires d'Accor y est en baisse de 15%. Mais les perspectives sont bonnes compte tenu de l'évolution notable de l'aérien et de la signature avec de nombreux TO français et européens. D'une manière générale, Accor Maroc fait beaucoup mieux que résister avec des investissements porteurs et stratégiques comme le Sofitel Marrakech qui boucle son premier exercice sur un taux d'occupation de 50%. De quoi dégager l'horizon pour 2004.