Le seul parmi les métiers mondiaux à peiner à retrouver son rythme d'avant la crise Selon les derniers chiffres officiels communiqués par le ministère de l'Economie, des Finances et de la réforme de l'Administration, l'aéronautique a enregistré une variation négative, entre 2020 et les cinq premiers mois de 2021, de pas moins de -6,6%. Dans le tableau des métiers mondiaux du Maroc, tous les voyants sont au vert sauf un : celui de l'aéronautique. Alors que les exportations marocaines sont en train de reprendre du poil de la bête, le secteur de l'aéronautique a du mal à prendre son envol. Après une année 2020 en baisse par rapport à 2019, l'exercice en cours montre également un certain essoufflement. Les chiffres sont édifiants. Selon les derniers chiffres officiels communiqués par le ministère de l'Economie, des Finances et de la réforme de l'Administration lors du dernier point face aux commissions des finances parlementaires, il y a quelques jours, l'aéronautique a enregistré une variation négative, entre 2020 et les cinq premiers mois de 2021, de pas moins de -6,6%. Une performance bien loin des réalisations des autres secteurs comme l'automobile, le textile, l'agroalimentaire ou encore l'électronique. Il faut dire cependant que l'année 2021 peut terminer, selon les prévisions, sur une note meilleure que celle de 2020 pour ce secteur. Force est de reconnaître que les activités économiques et industrielles paraissent comme le dommage collatéral du secteur du tourisme. Pratiquement immobilisé durant de longs mois en raison de la situation sanitaire et la période de confinement à travers tous les pays de la planète, le tourisme a fini par entraîner, avec lui, le secteur de l'aéronautique avec des commandes de nouveaux avions qui tournent au ralenti. Changement de cap Le Maroc, tout en restant, l'un des meilleurs compétiteurs mondiaux dans le domaine de l'aéronautique est aujourd'hui en train d'opérer des changements d'envergure avec la région de l'Oriental au centre de la nouvelle stratégie. Plusieurs projets devraient avoir lieu dans l'axe Oujda-Bouarfa plus particulièrement. Concrètement, le Maroc ne va plus se limiter à la construction dans l'aéronautique, mais projette d'étendre son activité pour toucher désormais le recyclage des avions en fin de vie. Dans ce sens, le pays pourrait devenir un précurseur à l'échelle de l'Afrique. L'Office national des aéroports (ONDA) travaille sur le lancement d'un nouvel appel d'offres international dans le cadre d'un contrat sur la conception, la construction, le financement et l'exploitation d'un centre de stockage, de recyclage des aéronefs. Pour rappel, une première tentative a été déjà effectuée avec un premier appel d'offres mais les responsables ont préféré prendre plus de temps et introduire des changements au projet. Il faut préciser, en outre, que les installations de démantèlement d'avions sont construites sur des sites aéroportuaires, ce qui permet aux avions d'arriver par leurs propres moyens. Les moteurs de l'avion sont ainsi retirés pour être revendus pour réutilisation tout comme d'autres éléments comme l'avionique, les trains d'atterrissage, les câbles ou même les sièges. Même les débris de l'avion peuvent être recyclés pour extraire l'aluminium ainsi que d'autres métaux. Contrairement à l'idée reçue, l'activité du recyclage d'avions n'est pas dangereuse ou polluante. Au contraire, l'Union européenne s'est dotée d'un programme spécial il y a quelques années. Avec le recyclage d'avions, le Maroc compte anticiper les changements dans la période post-covid. Cap excellence Le Maroc veut mettre le paquet dans le domaine de la formation professionnelle notamment l'aéronautique. Les responsables semblent miser ainsi sur le partenariat public-privé. En effet, 9 conventions visant la mise en œuvre du projet Cap Excellence ont été signées, lundi 26 juillet 2021 à Rabat, entre le ministère de l'industrie, du commerce et de l'économie verte et numérique, le ministère de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et quatre associations professionnelles, à savoir le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS), l'Association marocaine pour l'industrie et le commerce automobile (AMICA), l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH) et la Fédération marocaine de l'externalisation des services (FMES). Ces conventions ambitionnent d'améliorer les offres de formation dédiées aux secteurs de l'automobile, l'aéronautique, l'offshoring et le textile, ainsi que l'équipement de 4 Cités des métiers et des compétences (CMC) par des mini-chaînes industrielles pédagogiques.