Kofi Annan s'est finalement décidé à mettre fin à la vacance du poste d'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara. Après plusieurs mois d'attente et de spéculations sur les candidats à la succession du Péruvien Avaro de Soto, le haut responsable onusien a opté pour un diplomate néerlandais pour assumer la responsabilité de coordonner les efforts internationaux pour parvenir à une solution juste, durable et consensuelle à la question du Sahara marocain. Une mission très difficile vu l'obstination de l'Algérie à dresser systématiquement des obstacles devant toute solution de nature à préserver les droits légitimes du Maroc sur ses provinces sahariennes. Décidés à ne jamais permettre au conflit, qu'ils ont eux-mêmes créé de toutes pièces, de s'acheminer vers une solution, les gouvernants d'Alger ont toujours préféré brouiller les cartes chaque fois que les choses commencent à se clarifier. Ce fut le cas, entre autres, du projet d'accord-cadre que l'ex-envoyé personnel de Kofi Annan, l'Américain James Baker, avait proposé aux parties en conflit et qui constituait l'une des plates-formes de solution les plus crédibles et les plus proches de la logique et de la légitimité de la position marocaine. Le projet d'accord-cadre proposait l'instauration d'une autonomie élargie dans les provinces du Sud dans le cadre de la souveraineté marocaine. Et au moment, où l'on s'acheminait vers la mise en application de cette voie de solution, les Algériens sont intervenus pour dire non aux propositions de Baker. Ils iront même jusqu'à mener une campagne de dénigrement à l'égard de l'ancien secrétaire d'Etat américain en l'accusant de complicité avec le Maroc. Une campagne qu'ils n'arrêteront que quelques mois plus tard lorsque M. Baker reformula sa proposition en y greffant l'option d'un soi-disant référendum d'autodétermination au terme de cinq années d'autonomie. Mais, le chahut algérien a repris dès que l'ex-envoyé de Kofi Annan a commencé à dire que l'option référendaire était techniquement impossible et que, pour être viable, toute solution doit respecter le principe de la souveraineté du Maroc sur ses territoires. Il finit par démissionner convaincu que, sans un dialogue direct entre Rabat et Alger, il est impossible de parvenir à une solution. Son successeur fera le même constat et démissionnera à son tour après avoir, lui aussi, fait l'objet d'une campagne d'hostilité de la part du pouvoir algérien qui a exigé la nomination d'un Américain au poste d'envoyé spécial pour le Sahara. Une demande qui contredit le discours algérien qui prétend observer une position de neutralité sur la question du Sahara. En tout cas, le Secrétaire général de l'ONU n'a pas accordé le moindre intérêt à la requête algérienne. Il vient de nommer un diplomate hollandais qu'il a chargé de tenter de débloquer la situation. Un déblocage qui se fera certainement dans le cadre d'une solution politique négociée étant donné que la communauté internationale est désormais convaincue que toute proposition qui ne respecte pas la souveraineté du Royaume sur ses territoires du Sud est non avenue.