« Au-delà des contraintes que la taxe carbone engendrerait pour l'industrie et pour l'export, cela pourrait être aussi une opportunité pour renforcer la compétitivité du Made in Morocco en tant que destination de production industrielle neutre en carbone. Cela pourrait aussi contribuer à l'accélération de l'émergence d'une industrie nationale verte et décarbonée ». Ainsi s'exprime, vendredi, le président de la CGEM, Chakib Alj lors du webinaire « Rôle du secteur privé dans une transition bas carbone résiliente au changement climatique » tenu avec la participation de l'Ambassadeur de la COP26 pour la Région MENA et Afrique. Pour le responsable, les 10 à 15 ans à venir sont d'une importance majeure. « En retardant les efforts, nous diminuons les chances de limiter le réchauffement à +2°C », détaille-t-il. Le tout en rappelant que le Maroc est engagé pour continuer à montrer la voie de l'ambition climatique dans le cadre de l'Accord de Paris, tout en contribuant pleinement à hauteur de ses capacités socio-économiques, actuelles et projetées. « Cette dynamique s'aligne parfaitement avec les orientations stratégiques à moyen terme du Nouveau modèle de développement du Maroc, qui ambitionne d'atteindre, d'ici 2030, une part de 40% des énergies renouvelables dans la consommation totale et de faire de l'énergie un levier d'attractivité et de développement », ajoute-t-il. L'objectif étant de rendre les énergies propres une véritable niche de croissance pour notre économie, notamment en enclenchant un choc de compétitivité, autour de critères de prix et de modes de production bas carbone. « De plus, comme vous le savez, l'Europe imposera des normes écologiques aux entreprises étrangères exportant sur son territoire. Si pour l'heure ce mécanisme est toujours en gestation – la Commission Européenne va en présenter les contours dans quelques jours, pour une mise en oeuvre prévue à partir de 2023. Et 2023 c'est maintenant ! », avance l'intervenant. Pour lui, les opérateurs économiques doivent anticiper l'entrée en vigueur de ce mécanisme en se préparant dès à présent à entrevoir des transformations dans leurs modes de production pour s'aligner avec les nouveaux standards qui seront en vigueur. « L'étape de la COP26 sera importante car elle permettra de consolider les acquis et de montrer à la communauté internationale que les entreprises marocaines sont mobilisées et qu'elles sont capables et prêtes pour la course pour la neutralité carbone "Race to Zero" et pour celle de l'adaptation "Race to Resilience » », conclut-il.