Le 1er Festival de Casablanca tire à sa fin. Qu'en est-il du bilan ? Mme Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de cette manifestation, parle de «succès». Entretien. ALM : Avez-vous obtenu les résultats escomptés pour la première édition du Festival de Casablanca? Miriem Bensalah Chaqroun : Nous sommes très sensibles à l'accueil que le public a réservé, jusqu'à présent, à cette première édition. Il a répondu présent sur l'ensemble des sites et les Casablancais sont venus en masse (seuls, en groupes ou en familles) assister aux différents spectacles proposés. Le spectacle d'ouverture restera incontestablement un moment inoubliable et une grande nouveauté sur la scène culturelle casablancaise et marocaine en général. Ce fut une grande première que d'assister à un spectacle déambulatoire de cette importance, au milieu de dizaine de milliers de personnes, et surtout sans barrières entre le public et les artistes tout le long du trajet (plus d'un kilomètre). Nous sommes également très satisfaits du travail d'équipe accompli et de l'ambiance qui règne au sein de cette équipe. Aujourd'hui, nous pouvons d'ores et déjà dire que le festival s'annonce pour nous tous comme un succès et cela grâce à la formidable implication de tous, des organisateurs, des autorités, des forces de l'ordre, des artistes, des partenaires et surtout du public. Le programme du 1er Festival de Casablanca est on ne peut plus chargé. Ne pensez-vous pas étaler ses rubriques sur plusieurs périodes de l'année ? En effet, le programme est riche et ambitieux et cela a été une volonté pour une ville aussi importante que Casablanca, qui attend son festival depuis plusieurs années. Pour répondre à votre question, il serait en effet envisageable à terme de découper les thématiques à travers différents rendez-vous étalés tout au long de l'année. Votre idée est intéressante et nous ne manquerons pas de l'étudier. Toutefois, cette multitude d'événements sied parfaitement à la diversité humaine et culturelle d'une mégalopole telle que Casablanca.Quoi qu'il en soit, il est certain qu'au-delà de sa dimension festive et culturelle, ce premier festival a l'avantage d'évoquer des débats intéressants parmi lesquels celui de l'animation de la ville qui sera sans aucun doute enrichie dans les années à venir.
Que pensez-vous de l'avis selon lequel ce Festival pèche par l'absence de concept ? Je ne suis pas du tout d'accord avec cette affirmation, car nous n'avons pas conçu un festival pour Casablanca sans un concept mûrement réfléchi avec des professionnels et des concepteurs de ce genre d'événement. Le terme concept regroupe le principe de l'idée, du symbole, du rêve et bien d'autres choses encore, mais en aucun cas il ne nous contraint à délimiter un projet dans un axe circonscrit. Il est vrai que pour ce qui est des festivals certains, promoteurs ont choisi, à juste titre, de cerner un univers bien précis et proche d'un trait de caractère lié aux villes dans lesquelles ils ont lieu. Mais il ne faut pas oublier que Casablanca n'est pas une ville de province. Et à Casablanca, aussi nous avons voulu un festival à l'image de la ville, c'est-à-dire multiple, éclectique, jeune, moderne et avant-gardiste. Ceci se reflète clairement dans la programmation qui cherche à interpeller le public tant sur le travail des artistes nationaux que sur ce qui se fait ailleurs dans le monde. Vous êtes présidente de l'Association Forum de Casablanca. Pourriez-vous préciser la vocation de votre association ? Pour être précise, cette association a été créée et voulue par l'ensemble des partenaires de la ville de Casablanca pour la réalisation du Festival de Casablanca. Notre volonté est de poursuivre ce travail en collaboration avec les autorités, les élus de la ville et de la région, et les différents partenaires du festival pour faire évoluer ce projet et répondre au mieux aux attentes des Casablancais. Je dois également vous avouer que dès le départ, l'ensemble de l'équipe a manifesté une réelle volonté de s'impliquer dans le champ culturel casablancais en général, afin de développer de nouveaux projets, partager un savoir-faire avec les différents acteurs locaux (associations, jeunes, techniciens…) afin de construire ensemble des projets structurés et solides.Néanmoins à titre personnel, en tant que citoyenne de Casablanca, je suis fière de présider ce festival, bénévolement, entourée d'une équipe de véritables professionnels.