Les plus beaux détours de la ville ocre passent par ses monuments historiques phares. Ses sites cochent toutes les bonnes cases du tourisme culturel et patrimonial. Pour renforcer la mise en valeur de ces sites, la direction régionale de la culture de la région Marrakech-Safi travaille actuellement sur la mise en place de mesures pour l'amélioration de la qualité des conditions et des équipements d'accueil du public au sein de ces joyaux historiques. Enjeux L'enjeu principal de cette démarche serait de transmettre aux visiteurs la richesse patrimoniale des différents sites de la ville en adoptant une approche moderne, dynamique et vivante des monuments. Cinq monuments seront concernés par ce projet d'amélioration des infrastructures d'accueil. Il s'agit du Palais Bahia, le Palais Badiâ, Les Tombeaux saâdiens, La Coupole almoravide, et le Pavillon de la Ménara. Outre les entrées principales de ces monuments, les parties concernées par ce projet d'aménagement sont entre autres les espaces verts, les points de contemplation à l'intérieur de chaque monument ainsi que les allées de déambulation. L'intérêt de cette initiative consiste à offrir les meilleures conditions d'accueil et de lisibilité aux visiteurs, constituer un ensemble contemporain inscrit dans son contexte paysager et historique, mettre en valeur le monument historique, revaloriser l'aspect culturel, archéologique et touristique des monuments, affirmer la vocation de pôle culturel et touristique des monuments dans la ville de Marrakech, adapter l'espace à la nature de l'activité, permettre de découvrir les différentes composantes du site et comprendre son évolution historique de manière attractive. A ce titre la Direction de la culture de la région Marrakech-Safi revient sur l'aspect patrimonial de chacun de ces monuments. Caractéristiques des sites concernés Le palais Bahia est constitué d'une grande demeure ancienne et un ensemble de maisons qui ont été rassemblées et aménagées en Palais à la fin du XIXème siècle par l'architecte marocain El Mekki pour le compte du grand Vizir Ahmed Ben Moussa dit Ba Hmad. «Le palais se présente comme une suite de cours, de jardins, de salons, de dépendances et d'annexes remarquables aussi bien par leur organisation spatiale que par leur décoration architecturale», explique la même source. De son côté le Palais Badiâ a été construit par le sultan saâdien Ahmed Al-Mansour entre 1578 et 1593. Ce majestueux palais était composé de plusieurs pavillons agencés autour d'une grande cour rectangulaire renforcée par un bassin central. «Malgré les méfaits du temps et des hommes, cet ouvrage conserve encore des éléments qui reflètent l'ingéniosité et le raffinement de nos prédécesseurs. Il fut classé patrimoine national le 18/07/1923», tient à préciser la même direction. Quant aux tombeaux saadiens, ils se situent au nord de la kasbah almohade de Marrakech. Ce site a été découvert en 1917 par le service des beaux-arts et des monuments historiques. «La nécropole se compose de deux ensembles architecturaux. Le premier, connu sous le nom de Qobat Lalla Masouda, constitue le noyau initial de la nécropole royale. Il fut construit par le sultan saâdien Abdullah al Ghalib en 1557 pour y inhumer la dépouille de son père Mohammad Shaykh, fondateur de la dynastie saâdienne. Plus tard, il abritera sa propre dépouille et celle de Lalla Masouda, mère du sultan Ahmed Al Mansour», indique la même source ajoutant que le second, construit par le sultan Ahmed Al Mansour, comporte trois salles, à savoir la salle du Mihrab, la salle des douze colonnes et la salle des trois niches. Par ailleurs, la Coupole almoravide est le nom donné au complexe hydraulique construit par l'émir almoravide Ali Ben Youssef (1106-1143) pour «servir de point d'eau aux prieurs se rendant à la mosquée d'Ali», relève la direction de la culture de la région Marrakech-Safi précisant que cet endroit se compose d'une coupole entourée de latrines, d'une citerne et d'une fontaine monumentale composée de trois compartiments. S'agissant de la Menara de Marrakech, elle est connue pour son grand jardin d'oliviers qui se situe à 3 km au sud-est de la Médina à l'extérieur de la muraille et qui s'étend sur une surface de 88 hectares. «La création de ces jardins remonte à 1157 au temps des Almohades, son premier aménagement est attribué au calife Abdel Moumin Ibn Ali, lequel confia sa conception à l'auteur de l'œuvre de la Koutoubia, le savant et législateur andalou Hajj ibn Yaïch», argumente la même source rappelant que ce verger est doté d'un grand bassin de 200 m de long, 150 m de large destiné à irriguer les jardins et servant d'espace d'entraînement aux soldats de l'armée almohade pour les préparer à la traversée de la Méditerranée vers l'Andalousie. «Le sultan alaouite Sidi Muhammad Ibn Abderrahmane y fit construire un pavillon doté d'un belvédère qui servait de lieu de promenades et de repos. Le bâtiment et son petit jardin étaient ceinturés d'un haut mur en pisé», explique-t-on.