Près de 40.000 pompes solaires ont été installées à fin 2019. La puissance moyenne installée par hectare est de 2kWc pour une superficie irriguée de 1.700.000. Le gisement du PPV dans le Royaume est de 3,4 GWc. La vulgarisation et l'accompagnement des petits agriculteurs nécessitent d'être renforcés Le secteur agricole représente près de 8% de la consommation énergétique nationale. C'est au niveau notamment des moteurs et tracteurs, des équipements d'irrigation ainsi que des bâtiments d'élevage tels que les blocs de traite dans l'élevage bovin, la climatisation, des séchoirs et chauffage, dans l'aviculture, que se situent les besoins en la matière. Il y a aussi les consommations indirectes d'énergies engendrées par l'utilisation d'intrants et l'impact énergétique des investissements en bâtiments et matériels. Le tout a des retombées néfastes sur l'environnement du territoire rural. La consommation énergétique a par ailleurs de fortes retombées sur la compétitivité économique de l'agriculture marocaine, en raison de fortes charges d'exploitation. C'est tout l'intérêt du pompage solaire qui apporte des solutions à cette situation. Dans l'activité de l'irrigation agricole, le pompage solaire a enregistré une évolution importante durant les dix dernières années. Selon les informations communiquées par l'Agence marocaine pour l'efficacité énergétique (AMEE), près de 40.000 pompes solaires ont été installées à fin 2019. «Cette croissance est due principalement à la baisse des coûts des systèmes et la diversification de l'offre technologique», expliquent les représentants de l'Agence. Rappelons que pour accompagner le développement du marché du pompage solaire pour l'irrigation, le gouvernement marocain par le biais de l'AMEE et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ainsi que le Fonds de l'environnement mondial (GEF) ont lancé en octobre 2017 le «projet d'accompagnement au développement du pompage pour l'irrigation agricole» (projet GEF-Pompage Solaire). Il s'agit principalement de la mise en place d'un cadre propice et les outils nécessaires pour un développement durable de ce marché. Et ce à travers des outils d'accompagnement, et la proposition de mécanismes de financement et d'incitation. Il s'agit aussi du renforcement des capacités des partenaires institutionnels et privés intervenant dans le domaine. En outre, il vise la mise en application d'un cadre de suivi d'impact du pompage solaire sur l'environnement et la gestion des ressources hydriques. La démarche se veut également un moyen de vulgarisation, de sensibilisation et de labellisation des installateurs. L'AMEE a œuvré, dans ce contexte pour le déploiement du label TaqaPro-Pompage solaire à travers l'accompagnement de 21 entreprises «Resovert» ayant passé avec succès les tests organisés en 2019 pour l'obtention de ce label. Un nombre de 57 entreprises sont aujourd'hui labellisées TaqaPro- pompage solaire: installateurs pompage solaire. L'Agence a par ailleurs entrepris une action d'accompagnement et de structuration d'une centaine de petites entreprises spécialisées dans le domaine du pompage solaire et des énergies vertes, dans les régions de Souss-Massa, Meknès-Tafilalet, Beni Mellal- Khénifra et l'Oriental. Ces entreprises ont été structurées en réseaux régionaux d'entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables et vertes « Resoverts». Les responsables et techniciens de ces micro-entreprises ont bénéficié de formations techniques pointues sur le montage et la gestion technique des projets de pompage solaire. Ils ont été soutenus pour l'obtention de label installateurs de pompage solaire et accompagnés pour la promotion de leurs réseaux, est-il indiqué dans un communiqué de l'AMEE. Dans le cadre de sa mise en œuvre, le projet GEF de développement du pompage pour l'irrigation agricole s'est aussi traduit par différentes actions, pour s'intégrer dans les stratégies sectorielles. Des enquêtes de terrain ont permis d'avoir une visibilité sur l'offre technologique et les configurations actuelles des systèmes de pompage solaire, d'évaluer l'état de la chaîne de valeur (fournisseurs, installateurs) et le niveau de qualité des équipements. La démarche a de même offert une visibilité sur la corrélation entre le pompage solaire et la gestion de la ressource hydrique. Mais aussi permis d'identifier les contraintes techniques et opérationnelles qui caractérisent l'évolution de ce marché et les contraintes d'accès aux financements, notamment pour les petits agriculteurs. A noter que des lignes de crédits ont été mises en place à travers le MorSEFF. D'un montant global de 110 millions d'EUR (près de 1,2 milliard de DH), cette ligne de financement de l'énergie durable est destinée aux entreprises privées marocaines. Soutenue par l'Union européenne, elle est développée par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), en coopération avec la Banque européenne d'investissement (BEI), l'Agence française de développement (AFD), et la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW). Les entreprises privées peuvent avoir accès à ces lignes de crédit à travers les banques marocaines. Le programme comprend aussi l'offre Tamwil El Fellah. Il reste encore cependant à renforcer la vulgarisation des offres et moyens et d'accompagner les petits agriculteurs en conseils et solutions personnalisées.