Malgré l'accord conclu entre le Hamas et le Fatah pour mettre fin aux affrontements entre Palestiniens, la tension persiste toujours. En même temps, les colons maintiennent la pression. Le mouvement islamiste Hamas avait conclu mercredi un accord avec la formation du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, Fatah, qui devait en principe mettre fin aux affrontements ayant fait treize blessés, la veille, dans la bande de Gaza. «Les deux mouvements sont convenus de faire cesser toutes les confrontations et la violence, de mettre fin à toute présence armée et à tout ce qui pourrait susciter des tensions entre les deux parties», a déclaré Soufiane Abou Zaïda, représentant du Fatah, lors d'une conférence de presse conjointe avec le Hamas. « Rien ne vaut l'unité face à notre ennemi », a pour sa part souligné Nizar Rayan, au nom du mouvement radical. Les deux organisations s'étaient auparavant entendues pour retirer leurs combattants du nord de la bande de Gaza pour tenter de mettre un terme à une crise interne d'une ampleur sans précédent depuis de nombreuses années. Quelques heures après, la violence a fini par reprendre. Des hommes armés du Fatah et des militants du mouvement islamiste Hamas ont à nouveau échangé des tirs. Sans perdre le temps, les dirigeants des deux groupes sont vite intervenus pour rétablir le calme surtout que ces violences augmentent les tensions à Gaza, à quelques semaines du retrait des 8.500 colons israéliens. Les affrontements dans les rues de Gaza constituent les plus graves violences inter-palestiniennes depuis plusieurs années. Les premiers troubles entre les deux parties avaient éclaté la semaine dernière, lorsque Mahmoud Abbas a ordonné aux services de sécurité palestiniens de faire cesser les tirs de roquettes artisanales contre le sud de l'Etat d'Israël. Abbas s'est engagé auprès d'Israël et des Etats-Unis à faire cesser les attaques d'activistes islamistes, par la force si nécessaire, afin d'assurer un bon déroulement du retrait de Gaza. Un retrait qui devient de plus en plus difficile. En effet, le lobby des colons continue à faire monter la pression à l'autorité israélienne afin de bloquer le retrait. La police israélienne encerclait mercredi matin des milliers d'opposants au retrait de la bande de Gaza à Kfar Maïmon (sud d'Israël) leur interdisant pour la troisième journée consécutive de marcher vers les colonies de ce territoire qui doivent être évacuées mi-août. Les forces de l'ordre ont bloqué toutes les entrées de la localité. Ils ont interdit la venue de nouveaux manifestants tout en permettant à ceux qui voulaient rentrer chez eux de regagner leurs foyers. L'opération ne s'est pas passée sans incidents. En effet, un officier supérieur de la police, le commandant Kobi Cohen, a déclaré à la radio qu'un grand nombre de manifestants furent blessés. Il y a eu aussi des arrestations : dix-huit manifestants ont été arrêtés après des bousculades avec les forces de l'ordre qui ont déployé plus de 10.000 policiers et militaires. Le "Conseil des implantations" de Cisjordanie et de Gaza (Yesha) qui organise la manifestation a appelé les manifestants à rester sur place "aussi longtemps qu'il le faudra" sans se heurter aux forces de l'ordre. « Nous savions que la route serait longue. Cela prendra le temps qu'il faudra mais nous sommes déterminés à mener une lutte prolongée », a déclaré un représentant de Yesha, Pinhas Wallerstein. Il a réaffirmé la volonté des manifestants de se rendre au bloc des colonies du Goush Katif, en violation d'un arrêt du commandement militaire décrétant "zone militaire fermée" les colonies qui doivent être évacuées dans moins d'un mois.