A la suite d'une vaste offensive diplomatique marocaine, Alger a fini par céder et accepte la libération de 404 militaires marocains détenus, depuis plus de deux décennies, dans les camps de Tindouf. L'Algérie et le polisario ne cessent de perdre du terrain dans la guerre diplomatique qu'ils livrent au Maroc, surtout depuis quelques mois, au sujet de l'affaire du Sahara. En effet, lors d'une visite effectuée récemment en Algérie, les membres d'une délégation parlementaire américaine (très bien briefés par le Maroc sur le rôle que joue Alger dans cette mascarade séparatiste) ont sévèrement critiqué la présence de plus de quatre cents militaires marocains dans la prison de Boughar dans la ville de Blida située environ à une centaine de kilomètres au sud d'Alger. Prises quasiment la main dans le sac, les autorités algériennes ont dû expliquer à leurs interlocuteurs américains que ces prisonniers marocains ont été transférés près d'Alger pour être remis au Comité de la Croix-Rouge Internationale (CICR). Mais la raison est ailleurs. "En fait, la sécurité militaire algérienne a eu vent des préparatifs d'une immense Intifada que les séquestrés dans les camps de Tindouf avaient l'intention d'organiser", a souligné Mohamed Ziane, coordinateur national du Parti marocain libéral et qui suit de très près les évènements dans les camps. Et d'ajouter : "les autorités algériennes ont donc transféré les prisonniers marocains dans une caserne militaire au Nord du pays pour les soumettre à des interrogatoires musclés au sujet de ce soulèvement qui visait à écarter Mohamed Abdelaziz". Ce dernier a également déclaré au quotidien français, Le Monde, que son mouvement a l'intention de libérer "le plus vite possible" les derniers militaires marocains détenus, qui sont au nombre de 404. Quatre autres avaient pris la fuite vers le Maroc il y a quelques mois déjà. "Nous avons décidé de régler le plus vite possible le problème des prisonniers marocains que nous détenons encore. Il faut en finir, agir dans le sens de leur libération. Nous allons informer le CICR et régler avec lui les détails techniques de leur libération", a souligné le chef des séparatistes. A en croire Mohamed Ziane, le CICR aurait déjà reçu un message officiel au sujet de la libération des prisonniers marocains. Par cette action, les autorités algériennes souhaitent ôter au Maroc une carte maîtresse (celle des prisonniers) dans cette guerre diplomatique et médiatique que se livrent les deux pays. Toutefois, ce que les stratèges algériens semblent oublier c'est que Rabat continuera à exiger le rapatriement, non seulement d'autres prisonniers civils et militaires, non recensés par le CICR. A en croire bon nombre d'anciens détenus marocains dans les camps de Tindouf, le polisario a encore en sa possession beaucoup d'autres civils et militaires. Abdellah Lamani, un civil libéré il y a plusieurs mois, déclare "les séparatistes ont commis de graves atrocités. Plusieurs de leurs victimes sont aujourd'hui enterrées en plein désert. Le Maroc doit donc exiger le jugement des responsables de ces crimes contre l'humanité". Contrairement aux calculs du régime algérien, la libération des 404 Marocains n'est donc que le début d'une longue série de bras de fer et de batailles médiatiques et diplomatiques.