Les résultats de l'enquête sur «la violence subie par les hommes dans les différents espaces de vie», publiée tout récemment par le haut-Commissariat au Plan, font réagir la toile. Pour sa part, l'Association démocratique des femmes du Maroc (L'DFM) a pointé le doigt sur les résultats de cette enquête. Dans un communiqué rendu public, l'ADFM souligne, dans ce sens, que «ces résultats qui font du Maroc une exception mondiale où la «prévalence de la violence subie par les hommes» est semblable, voire dépasse même celle faites aux femmes». Cette ONG estime en effet que «le recours par le HCP a des concepts, typologies et formes inscrites universellement dans le champ d'étude du phénomène de violence faite aux femmes pour mesurer ce qui est appelé «la violence subie par les hommes» est irrecevable au plan scientifique et méthodologique au vu du consensus mondial reconnaissant la violence envers les femmes comme une violation des droits de l'Homme, une discrimination pour motif de sexe et une atteinte à leur liberté et dignité». Et d'ajouter : «il est inconcevable d'appréhender les violences fondées sur le genre au même titre et de la même manière que toutes les autres violences». L'Association démocratique des femmes du Maroc explique, dans ce contexte, que ces biais conceptuels et méthodologiques induits par la non-appréhension des violences, telles qu'universellement reconnues, ont pour conséquence «d'ériger de simples conflits/désaccords conjugaux, en actes de violence à l'encontre des hommes». Il a cité dans ce sens des cas d'exemples tels que «le refus de la partenaire de parler à son conjoint pendant plusieurs jours», ou les manifestations de colère ou de jalousie de la part de la femme lorsque «son partenaire parle à une autre femme» ou encore, le fait «d'insister de manière exagérée pour savoir où le mari se trouve...». Enfin, l'ADFM interpelle le HCP à revoir la définition des violences, notamment celles considérées par les hommes comme par les femmes comme étant des «violences psychologiques». «Il en va de la crédibilité et de la notoriété de l'institution statistique nationale et de ses productions actuelles et futures». Elle appelle par ailleurs à apporter les éléments expliquant les raisons ayant présidé à une telle étude et à compléter ces résultats par les analyses nécessaires à leur compréhension en faisant une comparaison conceptuelle entre ce que veut dire le terme violence et sa perception par les deux sexes.