Plus la date du retrait de la bande de Gaza s'approche, plus la pression des colons monte. Face à leurs violentes manifestations, Sharon a appelé à la fermeté. À la veille du jour J, les opposants au retrait israélien de la bande de Gaza continuent leurs agitations. Mercredi dernier a connu une série d'accrochage entre la police israélienne et les extrémistes de droite qui tentaient de bloquer les principales routes pour protester contre le plan israélien de retrait unilatéral de Gaza. Un retrait qui prévoit l'évacuation cet été de plus de 8.000 colons. Les affrontements ont eu lieu dans la bande de Gaza et sur le territoire israélien. Pour faire face aux manifestations, l'autorité israélienne a mobilisé un peu près de 6.000 policiers. Quelque 169 manifestants furent arrêtés. À Israël, des centaines d'adolescents ont réussi à bloquer par intermittence la circulation sur le périphérique de Tel-Aviv, ainsi qu'aux entrées de Jérusalem et Haïfa (nord). En même temps, cinq Palestiniens ont été blessés, dont deux grièvement lors de heurts avec des colons, dans un village de Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza. L'armée israélienne a tiré plusieurs coups de sommation afin d'évacuer des militants d'extrême droite barricadés dans un bâtiment vide appartenant à des Palestiniens. À la tombée de la nuit, les militaires ont investi le bâtiment et délogé les squatteurs qu'ils ont arrêté en grand nombre, a indiqué une porte-parole de l'armée. « Plus d'une trentaine de ces extrémistes ont été arrêtés et doivent faire l'objet d'interrogatoires », a-t-elle déclaré. Elle a aussi ajouté que l'armée israélienne n'avais pu agir qu'en début de soirée, car les colons avaient incendié des pneus, et il a fallu attendre que les pompiers interviennent et sauvent l'un de ces extrémistes qui suffoquait après avoir inhalé des fumées. Des soldats ainsi que des éléments de la police israélienne furent frappés par une dizaine de jeunes ultras alors qu'ils tentaient de les faire évacuer du bâtiment, un ancien baraquement militaire égyptien datant d'avant 1967. Les forces de sécurité ont également délogé les squatters ultra-nationalistes, qui s'étaient installés dans une maison palestinienne des environs. Face à ces violences extrémistes, le ministre israélien de la Défense a signé jeudi un ordre déclarant les colonies juives de peuplement de Gaza "zone militaire fermée". Cette décision devrait empêcher les extrémistes juifs opposés au plan d'évacuation d'y pénétrer. De son côté, le Premier ministre israélien a qualifié les extrémistes de "hooligans", et déclaré qu'il les frapperait d'une "main de fer". Il a affirmé en réunion du cabinet de sécurité que «la police et les services de sécurité ont reçu l'ordre d'utiliser tous les moyens pour éviter que des routes soient bloquées». «Nous ne permettrons pas à des gangs de saper les assises du pays», a-t-il dit. Sharon a réclamé aussi des "sanctions contre les rabbins qui envoient des enfants bloquer les carrefours". Le "Foyer national" qui regroupe divers mouvements d'extrême droite avait appelé à passer à l'action simultanément aux principaux carrefours du pays. Le retrait de la bande de Gaza ou bien le plan de désengagement, comme l'appellent les Israéliens, avait été approuvé en juin 2004 par le gouvernement du Premier ministre Ariel Sharon, en dépit de l'opposition de son propre parti, le Likoud, consulté par référendum. Il fut ensuite adopté par la Knesset (Parlement israélien) le 26 octobre 2004. En vertu de la loi israélienne sur les indemnités, des dédommagements furent versés aux colons en février dernier. Malgré cela, les colons ont refusé à se plier et d'appliquer ce plan. Ils ont même fini par saisir la Cour suprême qui a jugé ledit plan conforme à la Constitution et tout à fait légale. Cette instance avait levé l'ultime obstacle juridique au retrait. Face à ce revers, les colons n'ont cessé de multiplier les protestations et les manifestations anti-retrait afin de bloquer ce processus. Ces dernières agitations ne constituent qu'une continuité d'une série de provocations qui visent à harceler les autorités israéliennes.