Le climat social au sein de la Conservation foncière menace de s'aggraver en ces mois d'affluence des MRE. Le syndicat, affilié à l'UMT, dénonce le silence de la direction et du ministre de tutelle. Les trois mois d'été s'annoncent chauds au sein de l'Agence nationale de la Conservation foncière. Et le syndicat des employés de cette structure a tenu une conférence de presse mardi 29 juin à Rabat pour dénoncer « une situation insoutenable qui va en s'empirant, surtout face à l'entêtement de la direction générale et celui encore plus grave du département ministériel de tutelle, celui de l'Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes », comme l'a si bien expliqué le secrétaire général de ce syndicat affilié à la Fédération nationale du secteur agricole de l'Union marocaine du travail (UMT), Benacher Tafah. Si pour le moment, le mouvement de protestation qui, rappelons-le, dure depuis près de deux années, a été momentanément suspendu après la rencontre des représentants des agents et cadres de la Conservation foncière avec le ministre Mohand Laenser. Une rencontre qui s'est déroulée le 17 juin dernier. « Mais depuis, nous sommes toujours en train d'attendre que la direction et le ministère répondent à nos doléances », estime le syndicaliste. Seule action prévue pour la semaine prochaine est un sit-in qui sera organisé mercredi 6 juillet devant le siège de l'agence. «Même les prélèvements des jours de grève effectués sur les salaires du personnel n'ont pas été pris en compte par le syndicat qui ne cherche nullement une aggravation de la situation ». Cependant, cette dernière pourrait bel et bien arriver en ces mois d'été qui connaissent une hausse du nombre des transactions commerciales et immobilières ainsi qu'une grande affluence des Marocains résidents à l'étranger qui veulent profiter de leurs vacances pour régler plus d'un problème. «Nous sommes conscients que ça ne devrait pas être facile, mais la responsabilité incombe directement à la direction et au service de tutelle ». Au centre de ce conflit social se trouve le statut du personnel après la transformation de cette administration en agence nationale, comme le stipule la loi 58.00. Une réforme qui ne répond nullement aux attentes du personnel dont l'avancement a été gelé depuis deux années. Ce changement, selon la direction qui se penche actuellement sur la préparation du conseil d'administration de l'agence, comporte beaucoup d'avantages, notamment financiers, accordés au personnel de la Conservation foncière. Des avancées qui se résument en une revalorisation des salaires des fonctionnaires de l'agence. A titre d'exemple, les salaires de base des fonctionnaires, des échelles 1 à 7, seront revus à une hausse estimée à 91%. Un pourcentage vivement contesté par le syndicat. « La hausse n'a concerné au meilleur des cas que 30 % des salaires. La différence est que la direction se base sur l'ancienne grille des salaires qui ne compte pas les augmentations contenues dans l'accord du 1er moharram. En outre, ces avantages financiers ne doivent pas tromper puisque le personnel a été privé de ses primes de déplacement forfaitaire ». Et d'ajouter : « Actuellement, nous sommes régis par les règlements de la fonction publique. En passant à l'agence, le personnel risque de perdre une ou plusieurs échelles. Pour parer à ces éventualités, nous avons demandé à la direction générale un système de bonification en guise de compensation ». En attendant la réponse de cette dernière, les usagers devront affronter deux à trois jours de grève par semaine. Les retards ne manqueront pas d'être au rendez-vous.