Désormais pour accéder à Tahiti Beach Club, à Casablanca, il faut porter soit un maillot de bain, soit une tenue sportive. La sélection se fait à la porte. Les femmes voilées sont indésirables. Que des bikinis à «Tahiti Beach Club». Dans ce haut lieu de villégiature casablancais, il faut dorénavant montrer patte blanche. «Son nombril plutôt !», précise Saïda B., une jeune femme casablancaise. Et pour cause, à la porte de «Tahiti Beach Club», une plaque annonce, noir sur blanc, que le port d'une tenue sportive ou d'un maillot de bain est obligatoire. C'est ainsi que cette jeune dame, portant le voile, s'est vue d'une manière plus ou moins courtoise interdite de mettre les pieds dans les sables de cette plage. L'hôtesse d'accueil de la première porte de «Tahiti Beach Club» lui a expliqué que l'accès est réservé aux seuls membres, en lui montrant avec un signe de la main la plaque en question. Exprimant son souhait de faire partie elle aussi du groupe des adhérents, la réponse de cette hôtesse a été claire et nette : «On a fait largement le plein à «Tahiti Beach Club». On a arrêté la liste d'inscription de nouveaux membres». Mais, Saïda B. n'est pas de ceux qui baissent facilement les bras. Voulant vérifier les dires de son interlocutrice, elle a tenté une seconde chance auprès de la deuxième porte de «Tahiti Beach Club». Après les habituels salamalecs, Saïda B. a eu une nouvelle version des choses. Cette fois-ci, l'hôtesse d'accueil n'a guère parlé de surbooking et a informé cette jeune femme sur les modalités d'accès, à savoir notamment 4000 dirhams en guise de frais d'un abonnement annuel à ce club. De fil en aiguille, cette hôtesse d'accueil lui a demandé si elle n'a pas de problème à se retrouver avec des gens en maillot. Une manière comme une autre de la dissuader à devenir membre du club. «En fait, l'accès est réservé aujourd'hui aux seuls membres depuis l'éclatement récemment d'un scandale. Il s'agit d'une femme voilée qui a été choquée par la découverte qu'une partie de Tahiti est une plage où les baigneuses étrangères bronzent nues, précisément derrière le restaurant», a raconté cette jeune hôtesse à Saïda B.. Et d'ajouter : «On vient à la plage pour nager et se lézarder sur le sable. Je ne vois pas ce qu'une femme voilée viendra faire ici !». Saïda B. a fini par rebrousser chemin. Le message est clair. L'affaire de Nacer Alami et de Saâd Benkirane ferme ses portes aux femmes voilées. Certains se demandent s'il s'agit là d'une nouvelle forme de discrimination.