Pour sa 27ème édition, prévue du 5 au 31 août, le Moussem culturel d'Assilah porte un intérêt particulier à l'Afrique. Pour en débattre, une cinquantaine de grandes personnalités du monde de la politique et de la culture sont invitées. «Demain l'Afrique : quel demain, quelle Afrique ?». Voici le thème-clé de la 27ème édition du Moussem culturel international d'Assilah. Vu l'intérêt que représente aujourd'hui le continent noir, un aéropage de 50 personnalités représentant différents pays d'Afrique, mais aussi d'Europe, feront le déplacement. L'Algérie, qui fait l'actualité à travers son offensive antimarocaine, ne sera pas en reste. Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président Abdelaziz Bouteflika, et ancien ministre des Affaires étrangères, est également invité. Mais sa participation reste peu probable, d'autant plus que, lors de la dernière édition, il n'a pas honoré son engagement à prendre part à la manifestation. Viendra, viendra pas, le processus de l'édification maghrébine, entravé par la dernière sortie publique du président Bouteflika contre le Maroc, sera au menu des discussions. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Habib Boulares, secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe (UMA), figure parmi les hôtes de Mohamed Benaïssa. Au-delà du Maghreb, l'Afrique subsaharienne, l'autre sujet de préoccupation, ne manquera pas d'attirer l'attention. Pour ce faire, nombre de ministres représentant différents pays d'Afrique noire seront du débat. On peut citer, entre autres, Cheïkh Tidiane Gadio, ministre des Affaires étrangères sénégalais, Mohamed Ibn Chambas, sécrétaire exécutif de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l''Ouest, Abuja), sans oublier, côté européen, des personnalités concernées par la question africaine : Alfredo Mantica, sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères (Italie), Miguel Angel Moratinos, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération (Espagne), et Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères (France). Ce panel sera ainsi amené à débattre d'une Afrique qui ne fait plus parler d'elle qu'à travers les guerres civiles, les exodes massifs, les famines, la charité-business… Dans la rubrique «débat» toujours, mais cette fois sur le thème «Patrimoine commun, un projet d'avenir», environ 25 spécialistes du monde du patrimoine mettront le cap sur Assilah. Autre thème d'actualité, «l'Islam» : comment cette religion se présente aujourd'hui à nos yeux et aux yeux de l'Autre, après sa «confiscation» par des illuminés qui, en son nom, se donnent le droit de perpétrer les pires horreurs contre des civils innocents. Dans le même esprit, plusieurs personnalités seront interpellées sur la question de la place qu'occupe la musique dans le monde de l'Islam. En dehors de l'Afrique et de l'Islam, place à la littérature. Un colloque est prévu, à cet effet, sous le thème «Le Roman maghrébin dans le Maghreb et dans l'immigration», sans oublier évidemment la 2ème édition du Prix du roman arabe «Mohamed Zef-Zaf». Dans le chapitre des «Arts plastiques», le moussem sera marqué cette année par l'organisation d'une rencontre en hommage au fondateur de l'Ecole des Beaux-Arts de Tétouan, Mariamo Bertuchi de son nom. Pour le reste, le moussem prévoit, comme à l'accoutumée, plusieurs expositions, ateliers et autres stages de gravure. Maintenant, qu'en sera-t-il des spectacles? La Fondation du Forum d'Assilah, organisatrice du moussem, propose un programme faisant la part entre musique et danse. Côté musique, il faut retenir, d'abord, la participation de Rajaâ Belmaleh, et puis de Luiz Delgado (flamenco), du duo de musique classique avec Helena Jirinovsky (violon) et Petr Jirinovsky (piano), en plus des musiciens Qawwalis (Pakistan), de la pianiste Emma Schmidt (Autriche), du duo de guitare avec Kütemeier et Wernicke, du trio Lautari (musique ethnique), d'Antonio Onorato (guitare à souffle)… Si le 27ème Moussem culturel d'Assila fait la part belle au débat, il n'oublie pas non plus de divertir ses invités.