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Le culturel est négligé
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 05 - 12 - 2003

Selma Zerhouni est la directrice du groupe de presse Archimedia. Architecte, elle aime se définir d'abord comme chercheuse. Dans cet entretien, elle nous livre le point de vue d'un professionnel sur le problème des nombreux chantiers à vocation culturelle en suspens.
ALM : À quoi attribuez-vous le blocage de plusieurs grands chantiers culturels, comme ceux de la Bibliothèque nationale, le centre chorégraphique, le Musée d'art contemporain ?
Selma Zerhouni : Il ne me revient pas de répondre à cette question. Ce sont les responsables politiques qui peuvent apporter une réponse. Ces projets sont de la responsabilité du ministère de la Culture. C'est donc cette institution qui a décidé et approuvé le lancement de ces chantiers. Il y a eu des appels d'offres, des commandes auprès d'architectes, des dates fixées. Et depuis, c'est le silence. C'est une situation totalement incompréhensible. Elle démontre le degré de négligence des responsables politiques par rapport à la chose culturelle au Maroc malgré l'attente importante des usagers de la ville.
Les grands projets de bâtiments culturels répondent-ils à un besoin réel du grand public ?
Le public a toujours besoin de ce genre d'espaces. Vous savez au Maroc, nous disposons de la matière mais pas assez d'espaces pour abriter de grandes œuvres culturelles. Grands ou petits, des espaces culturels répondent à un besoin pour nos jeunes qui sont nombreux. À mon avis la vraie critique que l'on peut faire c'est pourquoi d'aussi importants chantiers ont démarré puis abandonnés par la suite. Ceci dénote d'un réel malaise.
Le chantier de la Bibliothèque nationale bute pour une raison de divergences architecturales entre le maître d'ouvrage et l'architecte. Est-ce que ça justifie l'arrêt d‘un chantier de cette taille ?
C'est inadmissible ! Bloquer tout un chantier parce que le maître d'ouvrage n'apprécie pas la vision de l'architecte à qui pourtant il a confié le projet est une aberration. Il faut faire confiance à l'architecte. Le maître d'ouvrage n'a pas le droit de juger la sensibilité artistique d'un architecte en aval puisqu'il est censé avoir fait la programmation et exprimé clairement sa commande au départ. Dans ce cas bien précis, on récuse la sensibilité moderniste pour une certaine conception conservatrice qu'il faut bien pourtant dépasser.
Mais l'architecture d'une bibliothèque ne doit t-elle-pas refléter la politique culturelle d'une ville ou d'un pays ?
Mais une bibliothèque appartient à l'univers entier et pas uniquement à une ville ou un pays. Et son architecture doit s'ouvrir sur le monde comme un monument qui transcende l'histoire et la géographie. En matière d'urbanisme et d'architecture, une politique culturelle doit être dressée par les créateurs et non par les politiques. Le problème c'est qu'on se renferme sur le passé en matière de vision. Alors que les architectes doivent être avant-gardistes, sinon, ils trichent. En tant que créateurs, ils doivent travailler avec les matériaux de leur époque et se projeter dans l'avenir. Ils ne doivent en aucun cas être les garants de ce kitsch culturel proposé.
La construction du Musée royal est toujours en suspens, faute de candidats retenus. Sachant qu'il y a eu un appel d'offres et que le jury a délibéré…Pensez-vous que le problème réside dans la transparence des procédures de la sélection ?
Non, je ne le pense pas. Le concours a été transparent et le jury a été satisfait du déroulement de l'opération de sélection. Le problème n'est pas dans les lois, mais plutôt dans le manque de volonté et du courage du ministère pour faire aboutir ces projets. Et c'est là où le bât blesse : ces projets ont été programmés par un ministère conscient. Des budgets ont été arrêtés. Et les professionnels de l'architecture ont été appelés à concourir. Pour rien. Cet état de fait aurait dû impliquer que les architectes se mettent ensemble dans le cadre de leurs instances représentatives pour prendre une position claire et courageuse et défendre leurs confrères.
Vous ne pensez pas que ces projets coûtent cher et qu'il faut, comme pour tout investissement trouver les moyens de les rentabiliser ?
Pourquoi aborder la chose sous un angle purement économique ? Effectivement, ça coûte cher. Mais heureusement, et pour une fois, il y avait un budget pour ça. Et puis il faut savoir que ce genre d'investissements est vital pour le pays. Les jeunes et moins jeunes ont besoin d'espaces culturels pour pouvoir s'épanouir. Devant le manque flagrant d'espaces culturels au Maroc, ces projets combien importants sont un début qu'il faudra certainement perpétuer. En plus de ces équipements majeurs à l'échelle du pays, il faudra aussi penser à réhabiliter de nombreuses friches, des dents creuses, qui gagneraient à être ouvertes en tant que lieux culturels actifs et valorisants pour tout les Marocains.


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