Campagne agricole, activités extractives, crédits, finances publiques... L'année en cours sera rythmée par la bonne dynamique de la campagne agricole et la vaccination accélérée contre la Covid-19. «L'économie nationale devrait renouer avec la croissance en 2021, bénéficiant du retour graduel de l'optimisme sur fond de déploiement accéléré du vaccin contre la Covid-19 (2.447.716 personnes ont reçu leur première dose au 21 février) et de l'opérationnalisation du plan de relance économique, confortée par les prémices d'une bonne campagne agricole», explique la Direction des études et des prévisions financières relevant du ministère de l'économie, des finances et de la réforme de l'administration dans sa note de conjoncture-février 2021 dont voici les principaux éléments. Une campagne agricole 2020/2021 sous de bons auspices La pluviométrie abondante du mois de janvier a des effets positifs sur l'agriculture. Ces précipitations ont absorbé le déficit pluviométrique enregistré à fin décembre 2020 avec un taux de remplissage des barrages à usage agricole qui s'élève à 44,9% au 31 janvier 2021. Dès la 3ème décade du mois de novembre 2020, on notera que la mise en application des cultures d'automne est sur les bons rails marquée par une «prédominance du travail mécanique des sols qui a concerné près de 94% de la superficie travaillée», relève la même source ajoutant que la superficie totale emblavée aux premiers dix jours du mois de janvier a atteint 4,76 millions d'hectares dont les céréales représentent la plus grande partie (86%), suivie des fourrages (10%) et des légumineuses (4%). Sur le même élan, les exportations du secteur «Agriculture et agroalimentaire» poursuivent leur progression pour le deuxième trimestre consécutif (+5,7% au quatrième trimestre 2020 après +9,3% au troisième trimestre). Ils profitent de l'évolution positive des ventes à l'étranger des produits de l'industrie alimentaire (+8,3% après +11,1%) et de «l'agriculture, sylviculture et chasse» qui ont enregistré une hausse de 4,7% (après +15,7%). Le secteur de la pêche maintient le cap En termes de chiffres, la valeur ajoutée du secteur de la pêche a maintenu son évolution positive durant les trois premiers trimestres de l'année 2020, en croissance de +7,7% au troisième trimestre, après +0,7% au deuxième trimestre et +5,2% au premier trimestre et terminer avec une progression de 4,5% à fin septembre 2020. L'activité extractive performe Principale composante du secteur, la production de phosphate roche est en progression de 9,9% au quatrième trimestre, après +5% au troisième trimestre, +9,1% au deuxième trimestre et une quasi-stagnation (+0,1%) au premier trimestre 2020. Globalement, la production du phosphate s'est consolidée de 6,1% à fin 2020 contre +2,8% un an auparavant. «Cette bonne tenue a été confortée par l'accroissement, à fin 2020, du volume des exportations de phosphate de 8,9% et de celui des dérivés de 15,7%, pour totaliser un chiffre d'affaires à l'export de 50,8 milliards de dirhams, en hausse de 3,7%», souligne-t-on. Consommation de l'énergie électrique : C'est la reprise La consommation de l'énergie électrique reprend son rythme. Elle est en croissance de 5,8% en décembre et de 4,6% en novembre, cela concerne notamment l'énergie de «très haute et haute tension» qui est en hausse de 21,4% en décembre et +56,8% en novembre. Pour ce qui est de la production de l'énergie, elle s'est contractée de 2% au 4ème trimestre 2020. A fin décembre 2020, la production de l'énergie électrique est en recul de 3,9% après -7,4% au terme du premier semestre 2020 et +16,9% à fin 2019. Notons par ailleurs que le solde des échanges avec l'Algérie et l'Espagne de l'énergie électrique est en baisse de 125%. Croissance de 3,4% pour les crédits à l'habitat Les crédits à l'immobilier sont en hausse de 2,5% à fin 2020 après +3,5% l'année précédente, soutenus par la bonne tenue des crédits à l'habitat. Ces derniers sont en croissance de 3,4% à fin 2020, après +2,7% à fin novembre 2020 contre +3,8% à fin 2019. En revanche, les crédits à la promotion immobilière sont en recul de 1,8% à fin 2020 après une hausse de 2,4% une année auparavant. Allègement du déficit commercial à fin 2020 Au niveau des échanges extérieurs, on notera que le déficit commercial s'est allégé de 23,1% avec une amélioration du taux de couverture de 4,5 points au terme de l'année 2020, recouvrant une baisse des exportations (-7,5%), moins accentuée que celle des importations (-14,1%). Par ailleurs, les avoirs officiels de réserve permettent de couvrir 7 mois et 25 jours d'importations de B&S (Biens et services). Excédent budgétaire de 2,6 MMDH, à fin janvier 2021 La situation des finances publiques fait ressortir un excédent budgétaire de 2,6 MMDH à fin janvier 2021 après un déficit de 2,1 milliards l'année passée. Au titre de l'année 2020, le déficit budgétaire s'est creusé atteignant 7,6% du PIB après 3,6% en 2019. Crédits bancaires au ralenti La croissance des crédits bancaires à fin 2020 s'élève à +4,5% après +5,3% à fin 2019. Cette évolution concerne notamment le secteur non financier (+3,9% après +5,5%). «Par objet économique, l'évolution des crédits bancaires recouvre un recul des crédits à l'équipement (-3% après +5,7%) et à la consommation (-4,2% après +4,6%), le ralentissement de ceux à l'immobilier (+2,5% après +3,5%) et l'accélération de ceux de trésorerie (+8,8% après +6,8%)», précise la même source.