Les chantiers de la réforme pédagogique sont à pied d' uvre dans les universités marocaines dans une perspective scientifique animée par une la motivation de gagner le pari de mise à niveau de l'enseignement supérieur, dont les contours sont définis et tracés par la Charte nationale de l'éducation et de la formation. Sur la lancée de cette démarche éducative du troisième millénaire, la faculté des sciences juridiques et économiques de l'Université Hassan II de Mohammedia a lancé un diplôme d'études supérieures (DESS) en management logistique et transport. Cette nouvelle spécialité, créée au titre de l'année 2005, est ouverte devant les titulaires d'une licence en droit privé ou en économie et des diplômes équivalents délivrés par les écoles supérieures d'ingénierie et de commerce et gestion. Les candidatures seront remises à une commission de spécialistes qui procédera à la sélection et à la qualification des candidats répondant aux critères scientifiques requis pour une admission définitive. Cette discipline, ouverte devant des cadres provenant d'autres horizons professionnels et sectoriels, en particulier du domaine du transport, ambitionne d'affûter les connaissances des candidats et leur savoir-faire en matière de logistique de transport et de la manipulation des nouvelles technologies, a indiqué le doyen de la faculté de droit de l'université Hassan/Mohammedia, M'hammed Dasser. Ces cadres, pour être admis, doivent d'abord être titulaires d'un diplôme supérieur leur permettant d'assimiler le contenu pédagogique de cette spécialité et payer les frais de deux ans de formation fixés à 45.000 dh, auxquels s'ajoutent 500 dh à titre de frais d'inscription, a-t-il précisé, ajoutant que la commission de qualification a accepté, jusqu'à présent, 14 candidats de cette catégorie professionnelle. Par contre, l'admission des étudiants ayant achevé leurs études de deuxième cycle universitaire, avec mention très bien, en droit privé ou en économie ou dans des écoles de commerce, s'effectue selon un barème de quota limité au maximum à 20 étudiants, choisis parmi le nombre global des candidats pour suivre leurs études gratuitement. L'encadrement théorique et pratique est confié à 20 professeurs permanents, secondés par 50 autres enseignants, provenant des universités marocaines et méditerranéennes, ainsi que d'autres organismes pédag giques internationaux spécialisés. Le programme pédagogique se décline en une série de thématiques portant notamment sur la gestion logistique, l'économie du transport, le échanges internationaux, les mécanismes du commerce mondial, la gestion des ressources humaines, la comptabilité, les finances, ainsi que sur la terminologie anglophone utilisée dans le domaine de la logistique du transport, les droits du trafic terrestre et aérien des marchandises et des services, l'assurance, les conventions internationales et les mathématiques appliquées. Les étudiants reçoivent également des cours dans l'art de créer et de gérer des projets et de résoudre d'éventuels litiges, qui émergent au cours de la vie professionnelle des futurs gestionnaires d'entreprises. Ils seront aussi formés dans la maîtrise des techniques de l'expression écrite, les mécanismes fondamentaux de la recherche sur le terrain et la manipulation des moyens de communication. Le lancement de cette nouvelle formation vise à corriger les insuffisances vécues par les entreprises en matière de logistique et de structuration de ses réseaux de communication avec le monde extérieur. Aussi, ce projet est-il destiné à contribuer à pallier le manque constaté au niveau du management logistique dans les ports marocains, en particulier ceux de Casablanca et de Tanger, a souligné M. Dasser. Le centre de recherches et d'études sur les transports, les technologies de l'information et la logistique (CRESTTIL) a joué un rôle catalyseur dans la conception de ce projet, qui devra instituer un tournant dans les liens entre le milieu universitaire et le monde économique, traditionnellement marqués par une culture de divorce. Ce DESS est soutenu par des partenaires européens, qui seront appelés à enrichir les programmes pédagogiques par le transfert de leurs savoirs, des séminaires ciblés et les échanges d'enseignants chercheurs. (Par Fatima Rafouk)