C'est pendant la saison estivale que le nombre des cas d'intoxications alimentaires connaît une hausse vertigineuse. A Casablanca, le risque s'accroît davantage dans les snacks et les laiteries. Aucune protection n'est encore assurée pour le consommateur. À l'approche de la saison estivale, le risque d'avoir des intoxications revient au cœur du débat. Dans une ville aussi grande que Casablanca, cette période de l'année correspond à une forte demande en matières de repas pris à l'extérieur des domiciles. En cas d'intoxication, le consommateur reste vulnérable. Excepté quelques textes de loi régissant le volet des règles nécessaires d'hygiène et de qualité imposées à certains produits alimentaires, le Maroc ne dispose toujours pas d'un arsenal juridique de protection du consommateur. En fait, la protection en amont, c'est-à-dire bien avant l'intoxication, doit être érigée comme règle, surtout dans le secteur de la restauration rapide. À Casablanca et précisément au niveau de la préfecture des arrondissements de Casablanca-Anfa, le service d'hygiène vient de dévoiler les résultats de ses contrôles durant le mois de mai dernier. Le bilan souligne que 39 établissements ont été sanctionnés et 74 mises en demeure ont été adressées à des contrevenants. Et ce pour non-respect des normes d'hygiène et de salubrité alimentaire. Ces mesures répressives ont concerné 23 restaurants, 46 snacks, 32 laiteries, 6 crêperies et 6 glaciers, à travers les arrondissements de Sidi Belyout (45), Anfa (43) et Mâarif (25). C'est donc dans les snacks et les laiteries où le consommateur risque le plus d'y repartir avec une intoxication. «Ces contrôles du mois de mai ont été effectués par cinq commissions. Une opération organisée en préparation de l'approche de la saison estivale et l'application prochaine de l'horaire continu», explique le responsable de la communication de la préfecture des arrondissements Casablanca-Anfa. En fait, plus de 80 % des intoxications alimentaires au Maroc surviennent suite à la consommation de repas préparés et servis à l'extérieur du domicile. Toutefois, ces statistiques, révélées récemment par la Société marocaine de toxicologie, ne reflètent pas le nombre réel des cas d'intoxications alimentaires. Dans certains cas, les victimes préfèrent ne pas notifier leurs intoxications aux autorités sanitaires. Il faut noter que la fréquence des intoxications alimentaires au Maroc a connu une augmentation au cours de ces dernières années. Et ces intoxications ont été générées suite soit à une ingestion d'aliments contaminés par un agent pathogène (bactéries, virus et parasites), soit à un produit chimique (pesticides, métaux lourds et nitrates). Le manque de formation du personnel du secteur de la restauration et le non-respect des règles élémentaires d'hygiène sont souvent à l'origine des cas d'intoxication alimentaire, selon la Société marocaine de toxicologie. C'est pour cette raison que les professionnels de la santé restent unanimes : le respect des règles d'hygiène les plus élémentaires évitera bien des drames. Il faut noter que ce genre d'opération de contrôle reste à caractère saisonnier. Certains se demandent même pourquoi ces contrôles ne s'étalent pas à longueur d'année et concernent toutes les villes du pays. En attendant l'arrivée de dispositifs, en bonne et due forme, de protection contre tout risque d'intoxication, ce sont les consommateurs qui continueront à payer les pots cassés.