L'année 2020 a poussé les individus de la planète entière à traverser une période difficile à tous les niveaux, autant personnels que professionnels. Ainsi, certains secteurs d'activité ont été touchés à cause de la crise Covid-19, des emplois et des revenus perdus. Cette situation n'est pas propre au Maroc, elle est mondiale. Certes, des mesures considérables ont été prises par le gouvernement marocain ; pour limiter les retombées négatives de la crise ; sur cette même voie une initiative d'accompagnement et de soutien a été proposée par le Coaching News Magazine sous la direction de Sanaa Mikou, ICF Coach PCC, par l'organisation d'un sommet de coaching du 17 au 21 décembre 2020, un sommet dédié au grand public, pour accompagner les entreprises afin de préserver le tissu productif national et relever les défis. Célébré sous le thème «Osons l'Enthousiasme», l'objectif est de rétablir la confiance perdue par les opérateurs et leur donner la chance de reprendre les rênes de leur vie et oser le changement grâce aux diverses interventions des coachs et consultants de renommée nationale et internationale dont l'accompagnement et les recommandations étaient cadrés avec bienveillance de la part de ces professionnels, en mettant à la disposition de tous les participants les clés de la réussite durant la période du sommet qui a duré 5 jours riches en keynotes et master class pratiques pour bien oser l'enthousiasme ; slogan choisi pour cet événement de grande envergure, réalisé pour la première fois en Afrique du Nord. Près plus de 200 classes digitales solidaires gratuites ont été suivies par plus de 10.000 participants et propulsées par des feedbacks d'encouragements et de gratitude de toute part, dans le respect de l'éthique de la profession du coaching et du partage de savoirs et d'outils innovants. A la question sur la thématique du sommet «Que signifie l'enthousiasme pour vous ?»; différentes réponses et définitions ont été promulguées par l'ensemble des intervenants. Pour certains l'enthousiasme est comme le gasoil pour la voiture… une façon d'aller chercher l'aspiration au fond de soi, un rayon de soleil qui part du cœur pur rayonner à l'extérieur, l'étymologie du mot est enthousiasmos qui signifiait inspiration ou possession par le divin, et donc toutes les qualités du divin (altruisme, compassion, joie…) sont à l'intérieur de chacun de nous ; toute chose qu'on fait avec enthousiasme est merveilleuse parce qu'on irradie cette lumière intérieure autour de ceux qui nous entourent. Assurément, pour bien insuffler une énergie positive à ses collaborateurs qui va leur permettre de donner une meilleure version d'eux-mêmes, nos managers sont sollicités de bien gérer avec enthousiasme, ainsi l'entreprise d'aujourd'hui a besoin de développer un mindset (comportement) de champion à toute épreuve «je tombe et je me relève», en analysant et identifiant ce qui se passe afin d'agir avec engagement et puissance pour garantir la crédibilité à ses projets. Ce focus sur la nécessité de manager autrement est, pour notre spécialiste en leadership et soft skills, coach Nezha Hami-Eddine, dans son intervention lors de ce sommet, un levier important pour accroître la performance dans nos entreprises. Ainsi, selon l'étude qu'elle a évoquée, réalisée en 2012 par une institution mondiale nommée «Gallop» , sur le niveau d'engagement des salariés à l'échelle mondiale, 31% des salariés sont engagés, 52% ne sont pas engagés et 17% sont activement désengagés, c'est-à-dire qu'ils bloquent la créativité et la croissance au sein de l'entreprise. En effet, les salariés désengagés sont des «chevaux assis» qui font le «SMIG syndical» passif, ils sont infidèles à l'entreprise et ne sont pas intéressés par son devenir ; quand aux salariés engagés ils sont des «poules aux œufs d'or» pour l'entreprise car ils contribuent à sa croissance. Les autres qui sont activement désengagés sont malheureux, improductifs, propagent la négativité à leurs collègues et sabotent les projets de l'entreprise. Pour notre expert en coaching des équipes, la bonne nouvelle est que ces salariés désengagés ne sont pas des «bras cassés», comme pensent certains de nos managers, car ils ont un potentiel mal exploité à cause de l'embarras qui existe entre leur façon de travailler et le monde de management de l'entreprise ; c'est un potentiel que le manager doit réveiller et réengager de nouveau pour récupérer cette énergie latente en «stand by» ; d'où la question existentielle dilemme que pose notre expert «imaginez que nos entreprises arrivent à motiver ce potentiel, quel sera le degré de leur performance ?». La réponse est oui ; même le pays va gagner sur le plan économique ; or, ce qui se passe dans la réalité est que la plupart de nos managers se sont construit l'idée que la performance de l'entreprise est entravée par certains collaborateurs et pour les maîtriser, ils utilisent tout l'arsenal juridique pour les sanctionner, licencier ou les mettre au placard, ou bien, en investissant sur des appareils très sophistiqués pour contrôler les sorties et entrées des collaborateurs. Au-delà de toute nécessité de ces appareils, qui sont importants pour le pointage des salaires, une machine ne va pas faire du salarié un bâtisseur du changement. Nos entreprises ont réussi une seule chose, c'est contrôler l'absence du salarié, mais ils n'ont pas réussi à lutter contre le présentisme ; les salariés sont présents mais ne font rien, ce sont les 52% désengagés. Des recommandations sur le développement économique de l'entreprise conseillent 3 facteurs clés : 1-l'estime de soi , 2- la productivité , 3- le résultat financier. Donc, le point de départ est l'estime de soi ; si le salarié n'est pas reconnu à sa juste valeur, et s'il n'est pas reconnu comme quelqu'un qui a de la compétence, la performance de l'entreprise va baisser ; d'où la nécessité pour nos managers d'adopter un nouveau style de management car une équipe est à l'image de son chef. Pour éviter d'être prisonnier de ces croyances, nos managers doivent combattre et faire face à trois types de paradoxes : le 1er est celui de «la solitude» ; qui caractérise la personne qui croit en ses seules capacités sans vouloir partager avec les autres en se disant «j'ai atteint ce stade sans être dépendant de personne, je vais continuer seul» ; ensuite, le paradoxe du «sachant» qui sait tout, fait tout et ne délègue à personne ; puis le paradoxe du «fantasme» qui est dû au fait d'être trop flatté par son entourage et donc devenir une personne égocentrique qui n'accepte pas les critiques ; et enfin le paradoxe de «la proximité» , de celui qui ne ménage aucun effort pour écouter les feedbacks des personnes proches qui peuvent lui servir de miroir et de bons conseillers. Il est donc grand temps d'opter pour un style de management bienveillant dont les fondements sont le respect de la dignité humaine, la reconnaissance, la motivation et l'estime, qui sont au cœur de la posture d'enthousiasme qui va servir de moteur et de ressource riche pour faire libérer les énergies des collaborateurs. Pour conclure, je termine avec cette belle définition sur la thématique du sommet par Nawal Bendefa ; conférencière internationale: «L'enthousiasme est un mix circulaire entre l'optimisme et le dynamisme qu'il faut toujours nourrir surtout en temps de crise… c'est une graine qui est déjà plantée dans notre cerveau et dans notre cœur qu'on oublie souvent d'arroser, entretenir et cultiver car on s'est posé beaucoup de conditions en se disant qu'on ne sera enthousiaste qu'une fois avoir eu ceci ou cela ; ce qui ne laisse pas cette graine se nourrir de la terre et de l'eau pour vraiment grandir». (*) Cadre chargé de communication, coach [email protected]