La Société des eaux de Marseille (SEM), après une courte et douteuse expérience au Maroc, jette son dévolu sur Marrakech. Elle est désormais chargée de la mise en place du schéma directeur de la ville ocre. La société des eaux de Marseille (SEM), filiale commune de Véolia (Vivendi Environnement maison mère de Redal) et de Suez (maison-mère de Lydec), vient d'emporter le contrat pour la mise en place du schéma directeur d'eau potable de la ville de Marrakech, a annoncé, dans son édition du samedi 28 mai 2005, le journal français, “Le figaro Economie”. Mais selon ce journal, «pour passer de l'ingénierie à l'exploitation, Loïc Fauchon, président de la SEM, n'est pas prêt à tout». D'ailleurs, la SEM ne soumissionnera pas à l'appel d'offres pour une délégation de service public d'eau à la ville d'Alger. Pourtant, la SEM a remporté, en 2001, le contrat de 30 millions d'euros pour la réhabilitation du réseau d'eau du centre de la capitale algérienne. Le marché est jugé «trop gros» pour la société marseillaise. La question reste cependant posée pour le cas de Marrakech. Bien avant, Suez, le «concurrent» de Vivendi Environnement, a emporté le contrat de la première station d'épuration au Maroc, que la ville de Marrakech a lancé. Le groupe, représenté par son délégué général Guy Canavy, par ailleurs DG de Lydec, a clairement mentionné l'intérêt de son groupe pour d'autres concessions. Il faut dire que les besoins de la ville ocre justifient pleinement une concession de ce service. La consommation d'électricité augmente à raison de 15% par an. L'intense flux touristique augmente les besoins en eau. L'assainissement liquide n'est toujours pas efficient. Toutefois, ces gros marchés suscitent la convoitise de plusieurs opérateurs du secteur : l'Office national d'Electricté (ONE), l'Office national de l'Eau potable (ONEP) ainsi que des opérateurs privés comme l'ONA et la CDG. Quant à la SEM, elle devra résoudre son problème d'actionnariat. Selon “Le figaro Economie, le Conseil de la concurrence avait épinglé, il y a trois ans, Véolia et Suez, pour exploitation abusive de leur «position dominante collective» sur les marchés très concentrés de la distribution et de l'assainissement de l'eau. Le Conseil, selon ce journal, avait recommandé au ministère des Finances français un décroissement de ses participations. «mais depuis rein n'est intervenu. La situation devait vraisemblablement être dénoué d'ici à 2012, date de l'expiration du contrat de la SEM avec la ville de Marseille», est-il mentionné. Par contre, un détail mérite d'être soulevé. Dans l'article, il est question d'un contrat de 60 millions d'euros sur trois ans pour la réhabilitation du réseau d'eau potable de Constantine, pour une population de 800 000 habitants. Cette opération est présentée comme la première opération à l'étranger pour l'entreprise phocéenne. Il se trouve que la SEM a été la société adjudicataire du premier appel d'offres de collecte des ordures ménagères lancé au Maroc (cf ALM du 16 juillet 2004). C'était en 1997, à Casablanca. La Commune urbaine de Hay Hassani avait alors lancé un appel d'offres auprès d'entreprises privées pour la collecte des déchets solides et du nettoiement des rues. La société n'a pas hésité à faire appel aux loyaux services d'Ahmed Benabdeljelil, plus connu par Monsieur 35%. En contrepartie de ses bons offices, Ahmed Benabdeljelil a d'ailleurs été associé à hauteur de 35 % au capital de la société marocaine qui a été créée après l'obtention du marché. Juste après la signature dudit protocole d'accord, le lendemain pour être plus précis, la SEM se voyait accorder l'adjudication ! Le 24 avril 1997, la Commune urbaine de Hay Hassani a attribué le marché de la collecte des ordures ménagères et du nettoiement à la société française pour une valeur annuelle de 19.950.434,20 de DH durant sept ans. Ce qui revient à un montant global de 140.000.000 de DH. Pour rappel, la société n'a jamais officié réellement !