Alors que le destin du chef présumé d'Al-Qaïda, Abou Moussab Al-Zarqaoui, demeure incertain, les confrontations entre les forces américaines et des insurgés se sont sérieusement accentuées. Au moment où le doute concernant le sort de celui qui est considéré comme le numéro deux du groupe terroriste Al-Qaida, Abou Moussab al-Zarqaoui, persistait toujours, le ministre irakien de l'Intérieur, Bayan Jabr, a affirmé que le Jordanien a été effectivement blessé. Aucune autre précision n'a été formulée par le ministre. Cette déclaration est la première confirmation officielle sur le sujet. Depuis mardi, date de la publication sur un site Web islamiste d'un communiqué appelant à prier pour le chef présumé d'Al-Qaïda, les rumeurs vont bon train sur Internet et dans les rues de Bagdad. «Nous avons des informations au ministère de l'Intérieur selon lesquelles Al Zarqaoui a été blessé, mais sans savoir s'il est grièvement touché», a ajouté le ministre au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue de la Défense. «Nous ne savons pas s'il est mort ou non, mais nous sommes sûrs qu'il est blessé», a-t-il ajouté. En même temps, le net a été le théâtre d'une guerre de communiqués autour du sort d'Abou Moussab al-Zarqaoui. Jeudi, un texte diffusé sur un site Web islamiste et signé d'Al-Qaïda en Irak affirmait que le groupe terroriste avait désigné un adjoint chargé d'assurer l'intérim. Peu après, un autre communiqué, signé du "communicateur" habituel du groupe, a démenti cette information. L'authenticité de ces deux communiqués n'a pu être vérifiée. «Nous démentons tout ce qui a été dit au sujet de la nomination d'un certain Abu Hafs ou d'un autre», dit ce nouveau texte. Pour accréditer sa version des faits, le communiqué a ajouté que tous les musulmans savent que c'est Abou Mayssara al-Iraqi qui est le responsable de la communication d'Al-Qaïda en Irak. Le premier texte était diffusé sur le site ayant déjà annoncé, mardi, que le Jordanien avait été blessé. Par la suite, un autre communiqué a démenti ce dernier en affirmant qu'il serait blessé au poumon, ou encore qu'il aurait été secrètement transféré hors d'Irak pour être soigné. Côté américain, des officiels ont indiqué, mercredi à Washington, qu'Al Zarqaoui pourrait effectivement avoir été blessé, sans toutefois pouvoir le confirmer. «L'estimation est qu'il y a des indices concordants qui pourraient, en s'additionnant, indiquer qu'il a été blessé, mais nous ne pouvons confirmer que c'est bien le cas», a confié un haut fonctionnaire du ministère américain de la Défense, qui a requis l'anonymat. Entre-temps, les forces américaines et irakiennes ont annoncé l'arrestation d'un des "émirs" et d'un "secrétaire" du réseau d'Al Zarqaoui. En outre, l'armée américaine a annoncé que dix insurgés avaient été tués et deux Marines blessés dans une attaque lancée mercredi à Haditha, dans la province rebelle d'Al-Anbar, à l'ouest de Bagdad. L'armée américaine et les forces de sécurité irakiennes ont lancé dimanche leur plus grande opération conjointe, à l'ouest de Bagdad, qui a permis l'arrestation de 440 rebelles. Jeudi matin, sept personnes ont été tuées dans de nouvelles attaques en Irak, a annoncé une source du ministère de l'Intérieur. Quatre policiers et deux civils ont été blessés dans la même attaque. Un professeur d'université, Moussa Salloum Abbas, a été abattu ainsi que trois de ses accompagnateurs par des hommes armés dans le sud de Bagdad, a ajouté cette source. Par ailleurs, un membre du parti islamiste Dawa du Premier ministre chiite, Ibrahim Jaâfari, Fakhri Abd Amiri, a été retrouvé égorgé dans le sud de la capitale, selon la même source. Enfin, quatre personnes, dont deux enfants, ont été tuées et 14 autres blessées dans des affrontements armés.