Le rideau est tombé sur la 23ème session du championnat d'Afrique des nations, dominée de bout en bout par les Pharaons égyptiens, tous styles de lutte confondus. Seule la lutte féminine nationale a pu sauver l'honneur avec deux médailles d'or. La Fédération royale marocaine des luttes associées a organisé dernièrement la 24ème édition du championnat d'Afrique des nations dans la salle du Complexe sportif Mohammed V à Casablanca. Les compétiteurs représentant l'Algérie, l'Egypte, le Sénégal, la Tunisie, l'Afrique du Sud, la Guinée Conakry, la Côte d'Ivoire, en plus du Maroc, pays organisateur, ont bataillé ferme pour monter sur le podium, harangués en cela par un public nombreux et enthousiaste. Il y a lieu également de signaler la bonne initiative des responsables de la télévision marocaine qui ont retransmis en direct les séquences des finales du samedi et du dimanche. Une première dans les annales de cette Fédération doyenne. Le président de la Fédération royale marocaine des luttes associées tout auréolé après sa réélection à la tête de la Confédération africaine pour un mandat de 4 ans, s'est déclaré «plus que satisfait» des résultats probants obtenus par les lutteurs marocains dans les différentes disciplines et catégories et ce au vu de leur jeunesse et de leur manque d'expérience à l'échelle internationale. Concernant la lutte libre, l'absence du Nigeria pour des problèmes internes, a favorisé l'émergence des athlètes égyptiens qui ont raflé 7 médailles d'or sur 7 possibles. Dans ce style, seul Mustapha Belfaïda (120kg) a pu sauver l'honneur en décrochant une médaille en bronze. Pour le reste des lutteurs, en l'occurrence Nabil Maâzouz (74kg), Mustapha Lakhouili (84kg), Bouazouni Driss (60kg), Bouchakra Mohamed, Mohamed Kharssani, Errachidi Abdellatif (66KG) ont tous déçu par leur manque de combativité. A l'opposé, la lutte gréco-romaine a fait mieux en décrochant une médaille en bronze par le biais de Nabil Houssami (55kg), une médaille de bronze par Mustapha Bouari (96kg) et Ahmed Krikbou (60kg). Pour ce qui est de la lutte féminine, il y a lieu d'être satisfait puisque Kawtar Othmani (48kg) et Hayat Kassir ont offert respectivement au Maroc le métal précieux. Une médaille d'argent a été glanée par Ghariba Daamou (55kg). Puis Khadija Darkaoui (59 kg) et Latifa Rassan (63kg) ont respectivement ramené deux médailles de bronze. Ce qui a valu au Maroc la deuxième place au classement général avec 59 pts devant la Tunisie 61 pts. Voilà, grosso-modo, le tableau de la prestation de la lutte marocaine de façon générale. Le Maroc avait engagé 20 lutteurs et lutteuses, l'Egypte 18 athlètes, la Tunisie 21, la RSA 13, le Sénégal 11, la Guinée Conakry 04, la République Centrafricaine aucun, la Côte d'Ivoire 2 lutteurs. Pour les arbitres, le Maroc en a engagé 3, l'Algérie 1, l'Egypte 6, la Tunisie 2, l'Afrique du Sud 1 et la Centrafrique1. Le Maroc vient en tête avec 10 combats arbitrés suivi de l'Egypte avec 7, l'Algérie, le RSA et la RCA ont respectivement arbitré un combat chacun. Ces chiffres concernent uniquement les 21 finales, tous styles et catégories confondus. D'après les experts de la FILA, le niveau technique de ce 24ème championnat d'Afrique était plus que satisfaisant puisque tous les compétiteurs ont très bien réussi leur lutte et notamment les Egyptiens avec leur grand médaillé olympique Karam Mohamed Gaber. On a pu voir les prises de grandes amplitudes, la ceinture du côté en pont, le double ramassage de jambe, le tour de hanche et tête et la cuisse à rebours. A cet égard le public présent a été cependant dans l'embarras du choix au moment du déroulement simultané de deux combats, tellement les phases étaient attractives. L'arbitrage quant à lui était à l'ordre du jour puisque des experts de la FILA ont veillé scrupuleusement à des stages en pré, per et post compétition pour communiquer les modifications qu'a pues subir la réglementation internationale. Tout cela n'a pas empêché des contestations de la part de certains coaches, ce qui a obligé à maintes reprises les officiels à recourir à la vidéo pour trancher en faveur de tel ou tel lutteur et ce à cause de cette nouvelle réglementation pas encore bien digérée. Appelé à respecter le cahier de charge de la FILA, la FRML a mis en place un service médical chargé d'assurer le contrôle médical avant la pesée et la surveillance médicale pendant les combats. Cette responsabilité a été placée sous l'autorité du médecin responsable de la FILA, le Marocain Chahi Abdelghani qui a veillé au bon déroulement de cette manifestation avec la collaboration du Dr. Bouzoubaâ médecin du département chargé du sport exerçant au centre de Bourgogne. Tous les lutteurs médaillés ont été soumis au contrôle anti-dopage avec la collaboration du laboratoire de Tunis conformément à l'article 12 du régalement de la FILA une première au Maroc et en Afrique. Sur le plan organisationnel, la FRML n'a rien laissé au hasard et s'est comportée en véritable professionnelle. Cette grande fête africaine s'est clôturée par une réception en l'honneur des délégations participantes et à travers laquelle plusieurs potentialités de la lutte nationale et africaine ont été récompensées.