Après l'Espagnol Tavex et l'Italien Legler, l'Américain Fruit Of The Loom vient de conclure, au Maroc, un projet d'investissement en matière de textile. Signe d'un regain d'espoir pour un secteur qui pâtit beaucoup de la concurrence chinoise. Sujet d'actualité brûlant, le secteur du textile va mal au Maroc, comme sur le Vieux Continent, subissant de plein fouet la déferlante chinoise. C'est dans ce contexte qu'intervient un petit événement positif : l'annonce, mercredi dernier à Skhirate, de projets d'investissement au Maroc, de la part de trois groupes internationaux du textile. Ces projets, dont le montant global dépasse les 300 millions de dollars, concernent la filière du textile-habillement et permettront la création d'environ 2.500 emplois directs. Ils seront initiés par trois grands groupes internationaux déjà présents dans le Royaume : l'Espagnol Tavex, l'Italien Legler et l'Américain Fruit of the loom (FOL). De par leur spécialité, les entreprises Tavex et Legler se chargeront, à travers leurs projets respectifs, de la production du tissu Denim, matière de base du Jeans. Dans une perspective assez optimiste, elles entendent faire du Maroc l'un des grands producteurs du plus populaire des pantalons. Quant à FOL, assez connu du grand public à travers ses tee-shirts, sweat-shirts et joggings, son projet sera de ce fait axé sur la production des tissus pour la confection de ce type d'articles vestimentaires. Si les conventions relatives aux investissements des société Legler Maroc et Settavex (filiale marocaine de Tavex) avaient été conclues, respectivement en octobre et décembre 2004, la signature de celle portant sur l'investissement de FOL n'a été faite que jeudi dernier. Cet investissement servira la mise en place d'une unité de filature, de tissage et de teinture à Skhirate, ainsi que l'extension de plus de 10.000 m2 de son usine de confection à Bouknadel. Un projet dont le montant s'élève à quelque 162 millions de dollars (1.416 millions de DH) et qui créera 1.150 emplois directs. C'est, entre autres, ce qu'a déclaré Brian Kennedy, le directeur général de FOL-Maroc lors de la présentation des grandes lignes de ce projet. M. Kennedy a profité de l'occasion pour rappeler les atouts du Maroc en tant que plate-forme de choix pour l'exportation vers l'Europe et les Etats-Unis. Il a notamment expliqué que la proximité du Royaume avec l'Europe, ainsi que les accords de libre-échange conclus avec l'Union européenne et les Etats-Unis ont été le fil inducteur, ayant fait trancher la direction générale de FOL, quant à la délocalisation d'un segment de sa production de la Chine vers le Royaume. Du côté marocain, ces projets s'inscrivent dans la volonté nationale de repositionner cette filière afin de faire face à l'agressive concurrence chinoise. Organisée à l'initiative de la Direction des Investissement (ministère de l'Economie et des Finances), une rencontre avec les médias nationaux et d'autres internationaux a permis à plusieurs responsables de s'exprimer sur ce sujet. Ainsi, Hassan Barnoussi, le directeur des Investissements s'est montré très rassurant dans une déclaration à la MAP, affirmant que «le textile doit s'orienter plus vers l'amont (la fibre et le fil), au lieu d'être façonnier, ce qui permettra plus de valeur ajoutée avec la production de la matière première». Pour M. Barnoussi, gouvernement et professionnels de ce secteur ont agi, de concert, pour adapter les mesures incitatives existantes en matière de promotion des investissements étrangers. Il n'en demeure pas moins que ces mêmes professionnels du textile continuent à tirer la sonnette d'alarme. Faut-il rappeler que beaucoup d'entres eux ont mis la clé sous la porte, mettant au chômage des milliers d'employés ?