Pour le ministre de l'Equipement, il est important de procéder à la restructuration du secteur portuaire à travers le développement des moyens techniques d'exploitation et l'encouragement de la compétitivité. Devant la commission de l'Intérieur, de la Décentralisation et des infrastructures de bases à la Chambre des représentants, le lundi 9 mai 2005, le ministre de l'Equipement et des Transports, Karim Ghellab, est revenu à la charge pour mieux faire comprendre le projet de loi n° 15-02, relatif aux ports et portant création de l'Agence nationale des ports et de la Société d'exploitation des ports. L'objectif de la restructuration et le développement du secteur des ports est, selon le ministre dont les déclarations ont été rapportées par l'agence MAP, de leur permettre de devenir un outil d'amélioration de la compétitivité de l'économie nationale et d'accompagner les mutations techniques et l'ouverture du commerce mondial. « Le Maroc, de par sa position géographique, doit avoir des ports ouverts sur leur environnement pour pouvoir transporter les marchandises avec rapidité et à des prix bas afin d'accompagner le développement de l'économie mondiale », déclare Karim Ghellab. La position défendue par le ministre prend appui sur la place du secteur des ports au Maroc, qui couvre 95% du total des échanges commerciaux du Maroc avec l'étranger. De ce fait, ce secteur est considéré comme la pierre angulaire de l'économie nationale et un élément structurel du commerce extérieur du Royaume. Il a estimé que l'organisation du secteur, après deux décennies de la création de l'Office national d'exploitation des ports, ne répond plus aux exigences et des changements socio-économiques, aux défis internes et externes du développement économique et aux nouvelles données de l'économie mondiale. Le ministre a cité plusieurs études, dont deux de la Banque mondiale, réalisées en 1998 et en 2004, une étude de l'Union européenne (2002), une étude du Conseil national du commerce extérieur portant sur une évaluation de la situation des ports marocains marquée par la cherté des prix de transit et faisant remarquer l'existence de la possibilité de hisser le rendement de ces ports et de leur compétitivité. Ainsi, la restructuration de ce secteur à travers le développement des moyens techniques d'exploitation et l'encouragement de la compétitivité est un passage obligé. Cette restructuration, qui intervient dans le sillage de l'adhésion du Maroc à l'Organisation mondiale du commerce et de sa signature de plusieurs accords de libre-échange, ambitionne d'accompagner le développement technologique rapide et de répondre aux critiques locales et internationales relatives à l'organisation actuelle des ports et aux chevauchements des compétences des différents intervenants dans ce secteur, a-t-il fait savoir. Le nombre des intervenants dans les activités principales et secondaires s'élève à 800 répartis notamment entre les administrations publiques, les intervenants publics et privés, et des intervenants dans des activités non organisées, a-t-il indiqué, notant que cette situation met à jour la difficulté de toute maîtrise du secteur. Evoquant le bilan de la gestion des ports, ces dernières années, le ministre a fait état d'une nette amélioration au niveau des ports et d'un développement de leurs équipements, depuis la création de l'Office national d'exploitation des ports, faisant toutefois état de contradictions et d'interférences des prérogatives et des responsabilités en plus d'une perte dans la productivité qui a affecté le rendement et de la cherté du coût global de la sous-traitance (chargement et déchargement des bateaux. ) M. Ghellab a souligné que la stratégie de la réforme de ce secteur se base sur la limitation des rôles des intervenants, l'organisation du système de la sous-traitance pour développer la rentabilité et l'efficacité, l'ouverture sur le secteur privé pour investir dans les ports et l'élaboration et la réactualisation d'un cadre juridique et organisationnel. Cette réforme vise à réviser l'arsenal juridique par la clarification du concept du domaine public portuaire, la limitation des méthodes d'exploitation des ports, l'obligation de la disposition des ports de plans d'aménagements internes, la modernisation de l'organisation et de l'exploitation portuaire par l'organisation des activités portuaires, la nécessité de s'attacher au cahier des charges et l'intégration de la concurrence et la libéralisation des activités portuaires.