Les syndicats des cadres de l'ODEP ont finalement apporté leur caution au projet de la réforme portuaire. Le portefeuille de la future SODEP reste en suspens. Un verrou essentiel à sauté dans le dossier des ports, en fin de semaine, lors des négociations entre le secrétaire général du ministère de l'Equipement et les syndicats des cadres de l'ODEP. Ceux-ci ont apporté leur caution à la réforme portuaire après que le ministère ait retiré du dossier l'épineux problème du portefeuille de la future SODEP. Ce point important a été renvoyé à «plus tard», et sera discuté en présence des futurs concessionnaires, déclare-t-on de source syndicale. Les différents partenaires sociaux discuteront ensemble de la convention de concession. Autre point positif à mettre dans le compte du ministère de l'Equipement et du Transport, architecte de la réforme, la signature par les cinq syndicats concernés, d'un procès verbal de bonne entente ainsi que d'un document final concernant les propositions d'amendements. Le point nodal de ce projet de loi reste son ouverture à l'investissement privé, en permettant aux particuliers d'exploiter et de gérer des services publics portuaires tels les quais dans le cadre d'une opération de concession transparente et sur la base d'engagements et de clauses précis préservant à la fois le droit de l'Etat tout en contribuant à l'investissement privé. Rappelons que le Parlement avait souhaité, en préalable à toute discussion, une approbation du projet par les principaux syndicats. Aussi, juste après ces différentes signatures, la commission de l'Intérieur en charge de la décentralisation et des infrastructures de base à la Chambre des représentants a poursuivi l'examen du dossier, lequel a dépassé le cadre des discussions globales pour entrer dans le vif du sujet. Les parlementaires sont en train d'examiner les différents articles, estime-t-on de source proche du ministre. Présent lors de la séance de lundi, le ministre de l'Equipement et des Transports, Karim Ghellab, a plaidé pour ce projet de loi, portant, selon lui, sur des mesures incitatives visant à attirer des investissements privés. Rappelons que la semaine dernière, dans le cadre de ce dossier, le député MP Ahmed Zarouf avait émis des réserves, s'interrogeant notamment sur l'avenir des ports dit non rentables, et la continuité du service public, lequel risque de se retrouver pris en otage par des considérations économiques, ajoutant qu'il faut mettre en parallèle le système d'une agence unique pour tous les ports du Maroc, trop centralisé à ses yeux, et l'approche française de ports autonomes (Marseille, Havre, etc). Ce dont est pour le moins sûr pour le moment, c'est que la gestion du port, vue sous l'angle de ce projet de loi, porte d'après les précisions de M. Ghellab, sur l'octroi d'autorisations pour l'exploitation des activités portuaires, l'occupation temporaire du bien public, l'exercice de la police portuaire, l'amélioration des infrastructures et l'accès au port. Appelé à jouer un rôle régalien, la future agence nationale des ports veillera sur les concessions, en mettant au point des plans d'aménagements pour tous les ports. C'est à cet organe aussi que reviendra l'élaboration d'un système d'exploitation des ports, des règles d'embarquement des marchandises et du transport des voyageurs. L'unicité de la manutention (sujet qui inquiète à juste titre les sociétés de stevdoring) a été abordée par le ministre en des termes techniques, à travers les «critères de la sous-traitance unifiée». Sur le plan juridique et opérationnel, le futur projet élargit la définition du port à «l'ensemble des espaces terrestres, maritimes et fluviales qui répondent aux conditions naturelles et organisationnelles permettant d'accueillir des bateaux et de procéder au débarquement des marchandises et des voyageurs». Autre pan concédé aux privés, la construction d'un port qui peut se faire de manière globale ou partielle par l'Etat ou par des personnes morales de droit privé ou public, dans le cadre d'une concession. L'un des objectifs de ce projet de loi 15-02 est la restructuration du secteur portuaire, terme qui a pendant longtemps fait peur aux Stevdore. Aujourd'hui, les incompréhensions sont dépassées. Pour rappel, depuis le 25 mai 2005, Mohamed Abdeljalil est le nouveau directeur général de l'ODEP. Agé de 36 ans et père de deux enfants, le nouveau directeur de l'ODEP, Mohammed Abdeljalil, est depuis mars 2003, directeur des Programmes et des Etudes au ministère de l'Equipement et du Transport. Ce département est chargé notamment de participer au choix des objectifs généraux du ministère et d'élaborer les stratégies correspondantes. Cette direction cordonne aussi l'action du ministère en matière de programmation et de suivi budgétaire ainsi que dans le financement des grands projets. Avant d'intégrer le ministère de l'Equipement et des Transports, Mohamed Abdeljalil était depuis novembre 1998, directeur commercial de la société Bymaro (filiale du groupe Bouygues). Il était notamment chargé de détecter, d'analyser et de sélectionner les projets, d'élaborer des propositions commerciales et de négocier les contrats de construction jusqu'à leur signature. Ce jeune cadre aura à jouer un rôle important dans la grande réforme portuaire laquelle a pour soubassement l'ODEP.