Le gouvernement a alloué 5,5 milliards DH, pour la période 2004-2010, dans le cadre du programme "villes sans bidonvilles", sur un coût nécessaire de 17 milliards DH, a indiqué, lundi à Rabat, le ministre délégué chargé du Logement et de l'Urbanisme, M. Ahmed Toufiq Hjira. Intervenant lors de l'ouverture d'une journée d'étude sur l'impact social du programme "villes sans bidonvilles", M. Hjira a indiqué que cette somme a été déjà allouée comme participation publique, englobant à la fois l'aménagement foncier, les subventions aux ménages, les dotations pour les fonds de garantie et les aides aux associations de micro crédit. Le ministre a souligné que ce programme, lancé le 22 juillet dernier par SM le Roi Mohammed VI, marque une rupture avec les interventions passées des pouvoirs publics dans la mesure où la conception d'intervention par projets est désormais remplacée par une vision d'intervention globale au niveau de la ville pour contrecarrer le phénomène de glissement des bénéficiaires d'un bidonville à un autre et pour agir dans le cadre d'une démarche plus cohérente avec une date butoir convenue avec les acteurs locaux les plus interpellés par la question. Cette approche, qui est aussi basée sur le recours à des contacts négociés par ville, précise les segments des missions des partenaires sur la base d'un diagnostic partagé et d'objectifs définis et convenus, et ce, en parfaite harmonie avec l'ensemble des recommandations de l'ONU, de la Banque Mondiale et des "Cities Alliance", proclamant toujours le droit au logement avec l'appui et la participation des collectivités locales et des ONG, a-t-il poursuivi. Le ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, M.Abderrahim Harouchi, a, pour sa part, indiqué qu'il importe d'évaluer l'impact qualitatif du programme "villes sans bidonvilles" à travers notamment l'impact social des programmes en cours ou de ceux déjà réalisés. Il a rappelé dans ce sens le partenariat qui existe entre son département et le ministère délégué chargé du Logement et de l'Urbanisme dans les domaines du partage de la maîtrise d'ouvrage social (MOS) et de l'accompagnement social, dans le cadre de la politique de l'habitat et de l'urbanisme du gouvernement. Ce partenariat revêt encore plus d'acuité dans le cadre du programme "villes sans bidonvilles", a-t-il dit, ajoutant que ce programme est l'un des plus importants chantiers de la politique de logement et de la politique sociale de l'Etat visant l'éradication des bidonvilles qui constituent les stigmates les plus apparents et les plus inacceptables de la pauvreté urbaine. Le représentant de la Banque Mondiale, M. Fared Belhaj, et le représentant résident du programme des Nations unies pour le développement (PNUD), M.Emmanuel Dierckx de Casterlé, ont de leur côté, salué les efforts déployés par le gouvernement marocain dans le domaine du développement social et de lutte contre la pauvreté et contre l'habitat insalubre. Ils ont toutefois exprimé l'engagement de leurs institutions en matière de soutien aux politiques de développement social dont les piliers fondamentaux sont l'urbanisme, l'inclusion sociale et la lutte contre l'habitat insalubre. Organisée par le ministère délégué du Logement et de l'urbanisme en collaboration avec la Banque mondiale, cette journée d'étude a pour objectif d'évaluer les résultats réalisés par le ministère et cette institution financière sur l'impact social attendu par la mise en oeuvre du programme "villes sans bidonvilles" et d'examiner les hypothèses formulées quant aux obstacles constatés et aux pistes proposées pour améliorer la dimension sociale dudit programme. Cette rencontre, qui réunit plusieurs départements ministériels et agences concernés par le secteur de l'habitat, est l'occasion pour débattre de plusieurs thèmes relatifs notamment à "la collaboration parmi les institutions centrales et locales dans la mise en oeuvre du programme" , "l'accès au financement nécessaire pour permettre aux bénéficiaires d'acquérir les produits du programme" et "l'accompagnement social requis pour que les populations des bidonvilles soient intégrées aux opérations du programme d'une manière participative".