La justice belge a décidé le maintien en détention de Bernard D., soupçonné d'être l'auteur des lettres anonymes menaçant de mort la Marocaine Naïma Amzil et son employeur. Vendredi matin, La chambre du conseil de Courtrai (ouest de la Belgique) avait décidé la libération conditionnelle de l'individu, âgé de 57 ans, qui encoure une peine allant de six mois à cinq ans assortie d'une amende de 500 à 2500 euros. Lors des premiers interrogatoires, le suspect a nié être l'auteur des lettres mais il n'a pu apporter aucune explication sensée sur la présence de son ADN sur un timbre apposé sur l'une des enveloppes. Selon les médias belges, le parquet de Courtrai aurait l'intention d'élargir les interrogatoires aux membres de la famille du suspect. Placé sous mandat d'arrêt mardi, le suspect, qui est le mari d'une collègue de Mme Amzil dans la société Remmery, une petite entreprise qui conditionne des plats de poisson à Ledegem, près de Courtrai, a été confondu par des tests d'ADN et aurait agi, selon des sources concordantes, pour venger sa femme - elle-même interpellée puis libérée- qui n'aurait pas accepté de changer de poste d'emploi au bénéfice de sa collègue marocaine. Les faits remontent à novembre dernier, quand le patron de la société Remmery, Rik Van Nieuwenhuyse commençait à recevoir des lettres de menaces de mort, dont deux ont été accompagnées de balles de pistolet, l'enjoignant de congédier son employée marocaine pour "port de voile". L'affaire a suscité un vif émoi en Belgique, d'autant plus que le courrier du corbeau portait la signature d'un pseudo mouvement raciste flamand, le "Nieuw Vrij Vlaanderen". M. Van Nieuwenhuyse et Mme Amzil ont fait l'objet de nombreux gestes de solidarité, dont les plus marquants furent l'audience qui leur a été accordée, le 12 janvier dernier, par le Roi Albert II de Belgique et la visite qu'il vient d'effectuer avec la Reine Paola, le 19 avril dernier, à cette société.