Le HCP anticipe une atténuation de la baisse de l'activité économique L'activité économique devrait atténuer sa baisse au troisième trimestre de l'année. L'annonce a été faite par le Haut-commissariat au Plan (HCP) qui table, d'ici septembre, sur une croissance économique en baisse de 4,6% contre une contraction estimée à 13,8% un trimestre auparavant. Des prévisions qui tiennent compte des effets d'un assouplissement des mesures de confinement à partir du 10 juin 2020 et d'un redémarrage progressif des différentes activités économiques. «Ces prévisions restent sujettes à des révisions plus ou moins importantes au fur et à mesure de la publication de nouvelles données, dans un contexte empreint de fortes incertitudes quant à la durée de l'état d'urgence sanitaire et des restrictions aux déplacements entre les villes, mais également quant à l'ampleur de l'impact des programmes de dépenses publiques et des mesures de soutien à l'économie nationale», peut-on relever du HCP. L'ensemble des agrégats économiques devrait afficher une amélioration qui toutefois se situerait en dessous de la tendance d'avant-crise. Une reprise tirée par le déconfinement progressif, une réouverture des frontières et la reprise des activités de transport et du commerce. De ce fait, le HCP table sur une demande étrangère adressée au Maroc en hausse de 3% comparé au trimestre précédent et en repli de 15,6% par rapport au troisième trimestre de l'année dernière. Dans le sillage d'une reprise des dépenses, notamment en biens manufacturés, la baisse de la consommation des ménages devrait se résorber pour atteindre -4,6%. En parallèle, la consommation publique poursuivrait, selon le HCP, sa tendance haussière. Elle grimperait de 6% comparé à la même période de l'année précédente, portée par la dynamique des dépenses particulièrement sociales. En revanche, l'investissement ne décollerait pas au troisième trimestre. «La poursuite du repli de la demande devrait continuer à pénaliser les activités hors agriculture», peut-on relever de la note de conjoncture du HCP. Ainsi la valeur ajoutée des activités non agricoles fléchirait de 4,1% par rapport au troisième trimestre de l'année précédente. De même, la baisse de l'activité du secteur secondaire atteindrait les -5,8%. S'agissant de la contraction de la valeur ajoutée industrielle, le HCP estime qu'elle s'atténuerait avec la reprise des industries adressées au marché local. «Les perspectives du faible redressement de la demande étrangère continueraient de peser sur les industries orientées vers l'export, notamment les Industries Métallurgiques, Mécaniques et Electriques (IMME). Par ailleurs, le rétablissement graduel des activités industrielles et de transport ferroviaire contribuerait au redressement de la consommation en énergie électrique durant le troisième trimestre de l'année. Le HCP souligne, en outre, que la baisse de la consommation agricole mondiale devrait brider la dynamique de la demande internationale de fertilisants, et ce dans un contexte de faible performance économique mondiale». La production des minerais non-métalliques s'ajusterait à une demande extérieure moins vigoureuse, entraînant dans son sillage un ralentissement de la croissance de la valeur ajoutée minière à +0,1%, au troisième trimestre 2020», lit-on dans la note de conjoncture du HCP. S'agissant des activités agricoles, la valeur ajoutée s'inscrirait en repli au rythme de -5,9% en comparaison avec le niveau atteint une année plus tôt». Cette baisse ne devrait pas, pour autant, s'accompagner d'une augmentation de l'inflation alimentaire», indique le HCP. Et de préciser que «l'offre locale agricole, bien qu'en baisse par rapport à la même période de l'année passée, resterait excédentaire par rapport à la demande, notamment pour les maraîchères, les cultures fruitières et les productions animales». Pour ce qui est du secteur tertiaire, sa valeur ajoutée devrait fléchir de 1,6% en variation annuelle contre une hausse de 3,8% enregistrée à la même période de l'année passée. L'activité tertiaire serait portée par la dynamique des secteurs de la communication et des services non marchands, et dans une moindre mesure par la reprise des activités du commerce et du transport. Un ralentissement d'activité serait par ailleurs attendu au niveau des services événementiels et hébergement.