Lueur d'optimisme pour l'économie marocaine en ce début d'année. Les trois premiers mois seront porteurs de croissance. L'activité économique du pays devrait se redresser au premier trimestre 2020. C'est du moins ce qu'anticipe le Haut-Commissariat au Plan dans sa première note de conjoncture de l'année. Les prévisions portent sur une croissance économique de l'ordre de 3,3% contre 2,5% enregistrée au premier trimestre de l'année passée. Cette reprise tient compte d'une valeur ajoutée agricole en progression. Elle devrait s'améliorer de 6,8% et ce sous l'hypothèse du retour d'une pluviométrie favorablement répartie sur les régions agricoles au cours des mois de février et mars prochains. «L'actuelle campagne agricole devrait bénéficier d'un ajustement technique des superficies semées, notamment celles consacrées aux céréales, aux légumineuses et aux fourrages, mais serait caractérisée par le repli de certaines récoltes automnales, comme les agrumes», fait savoir le Haut-Commissariat au Plan dans son document. La valeur ajoutée non-agricole devrait s'inscrire en hausse de 2,8% au titre des premiers mois de l'année. Le HCP précise par ailleurs que la croissance hors agriculture serait portée par les activités tertiaires dont le rythme s'élèverait à 3,3%, au lieu de 2,3% pour le secteur secondaire. Le premier trimestre de l'année devrait observer une demande intérieure croissance. Le HCP anticipe à cet effet une consommation des ménages atteignant un rythme plus soutenu que le trimestre précédent. Une accélération portée par une amélioration attendue de l'offre de produits primaires dans un contexte de poursuite de modération des tensions inflationnistes et de légère hausse des revenus des ménages. De même, la demande mondiale adressée au Maroc devrait reprendre. Elle bénéficierait, selon le HCP, d'un léger regain de dynamisme des importations de la zone euro et afficherait dans ce sens une progression de 1,3% par rapport à la même période de l'année précédente. Il est à noter que les projections du HCP interviennent après un exercice 2019 relativement mitigé. Selon les statistiques fournies par le Haut-Commissariat au Plan, la croissance économique aurait atteint les 2,3% au quatrième trimestre en légère amélioration par rapport au rythme observé à fin septembre 2019 (2,1%). Cette évolution résulte de la hausse de 3,2% des activités hors agriculture au moment où la valeur ajoutée agricole aurait maintenu sa tendance baissière pour le quatrième trimestre successif. Cette dernière s'est établie en repli de 5,4%. Parmi les faits marquants du quatrième trimestre, le HCP relève la baisse du régime de la demande mondiale adressée au Royaume. La décélération constatée s'inscrit dans le sillage d'un léger reflux des importations des pays avancés. A cet effet, la demande mondiale adressée au Maroc a affiché un accroissement de 1,1% contre 2,8% atteint une année plus tôt. En parallèle, le rythme de croissance de la demande intérieure a affiché une légère hausse. «Les dépenses des ménages en biens de consommation se seraient accrues au quatrième trimestre 2019, profitant des gains de pouvoir d'achat induits par la hausse contenue des prix à la consommation et la légère amélioration des revenus des ménages dans le cadre du dialogue social», explique le HCP. Et de préciser que «cette évolution aurait été alimentée, entre autres, par la progression de 4,7% des crédits à la consommation». Ainsi, la consommation finale des ménages, en volume, aurait progressé de 2,5%, au quatrième trimestre 2019, au lieu de 2% un trimestre auparavant. De même, la consommation des administrations publiques se serait, quant à elle, affermie de 3,7%, dans le sillage d'une progression de 5,3% des dépenses de fonctionnement. Pour sa part, la formation brute de capital (FBC) se serait redressée au rythme de 2,9% au quatrième trimestre 2019, et ce dans un contexte d'augmentation des dépenses en biens d'équipement et de hausse des investissements en produits industriels. Le dernier trimestre de l'année 2019 a été par ailleurs marqué par une légère remontée des prix à la consommation, par la poursuite de l'amélioration des créances sur l'économie ainsi que par la hausse de la liquidité du marché boursier.