Les organisations appellent à une réforme des lois et du système judiciaire La plateforme CDE, représentant 29 organisations de la société civile marocaine engagées dans la protection de l'enfance, dénonce le manque d'actions face aux situations et actes de violence et d'abus sexuels à l'encontre des enfants en cette période de crise sanitaire. Elle reconnaît que cette crise a rendu visible l'existence de défis majeurs en matière de protection des enfants contre les violences et les abus sexuels qui constituent une atteinte aux droits des enfants. «Ces violences portent préjudice à leur intégrité et engendrent de graves et durables conséquences sur leur santé physique et psychologique», indique-t-on dans un communiqué en ajoutant que «le nombre des cas dénoncés n'est pas un indicateur fiable pour mesurer l'ampleur du phénomène puisque la majorité des cas n'est pas signalée : isolement, sentiment de honte, pression sociale de la communauté, méconnaissance du système de signalement, et faible niveau de confiance à l'égard de la justice expliquent le silence de la plupart des victimes/survivants et de leurs proches». Dans le même contexte, la CDE critique le système de protection des enfants contre les violences, y compris les violences sexuelles, en indiquant qu'il «souffre encore de nombreuses failles qui limitent considérablement l'impact des mesures de protection existantes et portent atteinte gravement aux droits des enfants». Dans ce sens, la plateforme appelle à l'action de toutes les institutions et les acteurs engagés pour la protection des enfants contre les violences sexuelles et toute autre forme de maltraitance. Elle demande à cet effet l'activation de l'ensemble des mesures et réformes initiées sur tout le territoire marocain pour la protection de l'enfance ainsi que la mobilisation de tous les acteurs institutionnels et non institutionnels impliqués pour une application pleine et efficace de la législation nationale et internationale, notamment la convention relative aux droits des enfants. De même, les organisations appellent à une réforme des lois et du système judiciaire pour une meilleure protection des enfants survivants de violences sexuelles. De plus, elles invitent les pouvoirs publics à assurer la mise en place des mesures de protection de l'intégrité physique et psychologique des enfants survivants et témoins des violences. Aussi, la plateforme CDE encourage un engagement majeur en termes d'appui politique et financier en faveur de la lutte contre toute forme de violence et violence sexuelle, en mettant un accent particulier sur l'importance primordiale des actions de sensibilisation pour informer et conscientiser la société de manière générale sur ces phénomènes, ainsi que sur la protection des victimes/survivants et de leurs familles. Notons que la plateforme CDE Maroc, en première ligne, depuis 2017, pour la promotion et la défense de tous les droits des enfants, reconnaît l'engagement du Maroc en faveur d'une amélioration de la situation des enfants et la protection de leurs droits à travers les différentes réformes initiées au niveau législatif et politique. «La plateforme CDE, en représentant 29 organisations de la société civile marocaine engagées dans la protection de l'enfance, continuera de défendre activement les droits des enfants tel que stipulé dans la Convention relative aux droits de l'enfant et d'apporter son appui à toute initiative et politique gouvernementale qui a pour objectif de lutter contre toutes les formes de maltraitance et violence sexuelle à l'encontre des enfants».