Le constat alarmant de la Fédération des ligues des droits des femmes En temps de confinement dû à l'état d'urgence sanitaire décrété suite à la propagation de la pandémie du Covid-19 au Royaume, les actes de violence à l'égard des femmes continuent à se multiplier dans les foyers au Maroc. C'est ce qui ressort du bilan publié par la Fédération des ligues des droits des femmes (FLDF) qui donne l'état des lieux du phénomène pendant la période du 16 mars au 15 mai 2020. Dans les détails, «un total de plus de 1000 actes de violence contre les femmes a été enregistré durant l'intervalle du 16 mars au 15 mai 2020, annonce la FLDF. La violence psychologique représente le taux le plus élevé avec 49%, suivie de la violence économique avec 27,3%, la violence physique, dont le taux est de 16,5%, outre certains cas de violence sexuelle, de viol. Des cas d'expulsions du domicile conjugal ont également été relevés. Un appel d'urgence a été lancé afin d'intervenir pour fournir un service d'hébergement à ces femmes pour les empêcher de dormir dans la rue. Selon la même source, la violence conjugale sous toutes ses formes se positionne au premier rang des types de violence contre les femmes pendant la période de quarantaine à 86,8%, suivie de la violence domestique à 7,6% et comprend les actes de violence contre les femmes par des membres de la famille. 998 services répartis entre écoute, conseils juridiques et soutien psychologique Au cours de la même période, la Fédération a fourni 998 services qui ont été répartis entre l'écoute, conseils juridiques, soutien psychologique et orientation aux femmes. Une centaine d'interventions a également été recensée pour coordonner et coopérer avec les différents acteurs des institutions (cellules de parrainage des femmes victimes de violences, aux niveaux régional et local, le ministère public, le ministère de la solidarité, la coopération nationale, afin de donner aux femmes certains services pour faciliter et accélérer leurs procédures. «ll ressort de l'analyse préliminaire de ces données que la violence à l'égard des femmes continue de s'accroître dans des conditions de quarantaine. Ses conséquences et ses effets sur la santé psychologique et physique des victimes ainsi que ses dimensions sociales sont très difficiles et coûteuses, ce qui nécessite un renforcement supplémentaire des efforts et des mécanismes urgents et appropriés pour atténuer la violence à l'égard des femmes», relève la fédération. Ce que recommande la FLDF La Fédération appelle en outre les départements compétents à prendre des mesures urgentes afin d'éviter toute aggravation des violences faites aux femmes et renforcer les mesures prises en la matière. Elle recommande de mettre en place des mesures faciles pour permettre aux femmes de signaler la violence dans les pharmacies ou dans tout endroit sûr et accessible du quartier ou via des numéros gratuits. Adopter des mesures pour retirer automatiquement les victimes de violence des victimes par le ministère public et garder les femmes et leurs enfants à la maison conjugale. De plus, elle invite à assurer une plus grande continuité et améliorer la coordination entre les composantes de la chaîne de parrainage des femmes victimes de violence et les cellules locales et comités chargés en vertu de la loi 301/31 de lutter contre la violence à l'égard des femmes, de fournir des services et d'assurer la protection durant cette période difficile. Elle recommande également la création d'une cellule de vigilance au niveau des comités régionaux de lutte contre les violences faites aux femmes, assurer une meilleure coordination entre les secteurs spécialisés et avec les centres et sociétés en charge de la violence à l'égard des femmes et le développement de mécanismes spéciaux pour cela pendant la période de confinement.