Pas moins de 3,5 millions de tonnes de céréales ont transité par les ports nationaux à fin avril 2020 assurant ainsi la continuité d'approvisionnement en cette denrée alimentaire, selon l'Agence nationale des ports (ANP). Malgré une année difficile, le trafic portuaire des céréales a connu un niveau exceptionnel à la fois en termes de volumes traités et en nombre de navires céréaliers reçus par les ports gérés par l'ANP. A cet égard, l'Agence explique que ses services ont redoublé de vigilance pour faire face à une situation de pointe exceptionnelle. «La mobilisation a été totale pour assurer un encadrement de proximité des opérations d'accueil et de traitement des navires de céréales», précise la même source ajoutant que l'encadrement mis en œuvre par celle-ci pour assurer la continuité de l'approvisionnement du pays en céréales s'est traduit, entre autres, par l'adaptation des leviers de régulation en vigueur, notamment la décision n°30 relative au traitement des navires céréaliers sur les quais banalisés à compter du 21 mars 2020. «Ladite décision a permis de répondre efficacement aux spécificités du moment d'une part, et d'acter une harmonisation et une généralisation des nouvelles règles aux autres ports assurant le transit du trafic des céréales d'autre part», souligne l'organe d'autorité et de régulation. Renforcement de l'offre portuaire : jusqu'à 7 postes au port de Casablanca Afin de fluidifier le transit portuaire et améliorer les conditions de transit portuaire des céréales, plusieurs décisions ont été prises par l'ANP, notamment le renforcement de l'offre portuaire par l'ouverture, en plus des terminaux spécialisés, de quais banalisés au trafic des céréales. Cette décision a permis de porter le nombre de quais pour le traitement des navires céréaliers à cinq voire jusqu'à 7 postes au port de Casablanca (au lieu des deux postes spécialisés des silos dédiés à ce trafic) et à deux postes dans les autres ports (au lieu d'un seul poste des silos), relève l'Agence précisant que ce nombre n'est pas figé et reste adaptable à chaque fois que c'est nécessaire en fonction des conditions d'exploitation de chaque port et de la situation des navires, toutes catégories confondues, en attente au niveau de la rade. Hausse de 38% du transit portuaire des céréales Pour l'Agence nationale des ports, les différentes mesures prises, en plus des concertations au quotidien entre ses services et les intervenants dans la filière céréalière, «ont permis d'atteindre des résultats honorables puisque les flux massifs et concentrés des navires ont pu être absorbés sur les premiers mois de l'année 2020». Ainsi, les ports spécialisés dans le traitement de ce trafic, à savoir Nador, Casablanca, Jorf Lasfar, Safi et Agadir ont assuré ce transit enregistrant ainsi une forte hausse de 38% comparé à la même période de l'année écoulée. En termes de chiffres, cette activité a été marquée par une forte concentration aux ports de Casablanca et Jorf Lasfar qui ont traité respectivement 54% et 22% du trafic global des céréales. «Les services portuaires ont également connu un saut qualitatif, puisque les cadences de manutention au port de Casablanca, à titre d'exemple, ont marqué un fort rebond de 23%, avec un rendement moyen de 10.000 tonnes/navire/jour, contre environ 8.100 tonnes/navire/jour durant la même période de l'année écoulée», explique l'Agence indiquant qu'au niveau des terminaux spécialisés, ces cadences peuvent atteindre 13.000 tonnes/navire/jour.