La BVC reprend espoir grâce à une forte activité récente des investisseurs étrangers Depuis le début de la crise sanitaire, liée à la pandémie de Covid-19, les principaux marchés financiers sont en chute libre et la Bourse de Casablanca ne fait pas exception. C'est ce que ressort d'une étude réalisée par Valoris Securities, sous le signe «Covid-19, à quoi s'attendre ?» et portant sur les retombées de la crise sur l'économie marocaine ainsi que sur la stratégie d'investissement, préalablement publié au début de l'exercice 2020. Mais en dépit du tableau plutôt noir de l'évolution des valeurs cotées, la Bourse de Casablanca reprend espoir grâce à une forte activité récente des investisseurs étrangers. Sur un autre volet, «l'évolution de notre indice VS nous réconforte par rapport à nos choix, exprimés dans notre précédente étude. L'indice a ainsi surperformé le Masi jusqu'au 24 avril 2020, malgré la forte baisse qui s'est abattue sur l'ensemble des valeurs cotées», selon l'équipe en charge de cette étude au sein de Valoris Securities. Compte tenu de la détérioration de la conjoncture économique, liée au Covid-19, la société de Bourse n'opte pas pour les entreprises de petites ou de tailles moyennes, à moins que ces dernières disposent d'un fort positionnement dans leur marché et opèrent dans le secteur bénéficiant des changements durant la pandémie. «Nous privilégions plutôt les grandes entreprises disposant d'un bon positionnement au sein de leurs secteurs, lesquelles de préférence seraient adossées à des biens et services de première nécessité ou de larges consommations avec un faible niveau d'endettement et une trésorerie assez suffisante pour faire face à toute dégradation de BFR», souligne la même source. Vu les récentes réalisations financières de son univers des valeurs ainsi que la nature même des secteurs, Valoris Securities a décidé de maintenir son portefeuille d'actions inchangé avec une modification des pondérations des valeurs. Les changements opérés sur les pondérations reposent sur une réduction du poids d'un ensemble de valeurs, dont l'activité serait affectée par la crise du Covid-19, passant de 47% du portefeuille à près de 33% (1/3). «Les 14% retranchés ont été attribués essentiellement aux valeurs qui devraient théoriquement bénéficier de cette crise. (…) Tandis que le poids des autres valeurs dans le portefeuille a été plus ou moins maintenu», a-t-on précisé. En plus de l'état des lieux des marchés, cette étude a pu tirer un constat très décevant sur la situation économique des principaux pays, y compris le Royaume et ses différents partenaires commerciaux en Méditerranée qui sont lourdement impactés par la crise sanitaire. Le Maroc connaît, quant à lui, un arrêt d'une bonne partie de son activité économique en raison du confinement obligatoire en vigueur depuis mars. Malgré les impacts négatifs de cette pandémie sur le rythme de croissance, «le Maroc a toutes ses chances pour tirer son épingle du jeu en tirant profit des opportunités qui devraient se présenter dans un monde post-Covid, à condition de déployer les stratégies, les ressources, les politiques adéquates,…, et d'y croire», explique-t-on. Parmi les éléments qui pourraient jouer en faveur d'une relance de l'économie marocaine, particulièrement entre 2020 et 2022, Valoris Securities cite entre autres la chute du cours du baril, la dégringolade probable des importations en produits finis et le surendettement des différents opérateurs économiques en Europe devraient inciter un bon nombre d'entre eux à limiter leurs activités dans les marchés classiques, donnant la voie libre au Maroc de mieux se positionner en Afrique de l'Ouest, considérée comme moins touchée par la crise sanitaire. La société de Bourse a tenu à rappeler qu'en dépit des actions ambitieuses prises par l'Etat et des banques pour surmonter l'impact de la crise sanitaire, des principaux secteurs clés pourraient bel et bien pâtir des séquelles post-confinement. Pour le seul secteur du tourisme, considéré parmi les plus touchés, le Maroc risquerait de perdre plus de 15 millions de nuitées en 2020, menaçant l'avenir de 750.000 employés du secteur.