Rabat s'attelle à convaincre Alger de la nécessité de la réouverture des frontières terrestres. Les relations entre le Maroc et l'Algérie ont-elles amorcées un nouveau virage après la visite à Alger du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa? Manifestement, aucune avancée spectaculaire n'a été opérée à l'issue de ce déplacement, les 14 et 15 juin derniers. Toutefois, les deux pays ont franchi un petit pas vers une normalisation complète. Ainsi, un accord a été signé pour "la mise sur pied de trois commissions en vue de permettre aux deux pays de poursuivre les contacts et de promouvoir l'action commune", annonce un communiqué commun au terme de la visite de Benaïssa. En fait, cette manière de procéder ressemble beaucoup à celle adopter par le Maroc et l'Espagne en vue de régler leurs différends. Rabat et Alger se sont donc engagés à discuter sérieusement de leurs différents problèmes. Cette mission a été confiée à des groupes de travail restreints. Ces groupes, qui devront commencer à se réunir avant la fin du mois de juin, s'attelleront à trouver les moyens de relancer la coopération, essentiellement, sur le plan politique et économique. Quant au dossier du Sahara, il est sans doute plus délicat. Les positions officielles des responsables algériens sont en déphasage complet avec les visions de la construction d'un grand Maghreb arabe. Sur ce dossier, rien de concret n'a été décidé à l'issue de la visite de Benaïssa.