Salafiya Jihadia. Le verdict est tombé pour les membres de la cellule d'Agadir. Cumulées, les condamnations qui vont jusqu'à vingt ans de prison représentent 458 ans. Après onze audiences de débats intenses, le verdict a été finalement prononcé à l'encontre des membres de la cellule d'Agadir composée de 41 accusés en état d'arrestation et de trois autres impliqués toujours en liberté. La même cour a statué dans l'affaire d'un autre dossier sous le n 938-22-2003. Ce dossier comprend un seul accusé. Rachid Brija, étudient universitaire à la faculté des lettres à Fès est poursuivi dans le cadre de la loi antiterroriste pour incitation au jihad et pour d'autres délits dans le même conteste. Les condamnations des accusés dans le groupe d'Agadir varient entre deux et 20 ans de prison ; trois parmi les mis en cause ont été acquittés. Dans son réquisitoire, le substitut du procureur général a divisé la cellule en deux groupes. Le premier groupe, composé des fondateurs de la cellule, se chargeait de l'organisation, des entraînements para-militaires et de l'agencement entre les autres groupes de “la salafia jihadia” à travers plusieurs villes du Royaume. Mohamed Chrâa considéré comme le chef suprême des deux cellules, était en relation continue avec les membres de ladite mouvance intégriste installée à Tanger, à Fès et notamment à Mekhnès. Le second groupe, qui comprend la majorité des membres, est coiffé par un jeune étudient universitaire, et obéit aux ordres des dirigeants de la cellule. Selon les accusations de l'instruction judiciaire, la cellule d'Agadir se préparait à s'attaquer au Parlement et à de hautes personnalités politiques. Et pour réussir toute attaque, ils ont expérimenté des explosifs dans la banlieue d'Agadir à plusieurs reprises, afin de s'assurer de l'efficacité de leurs opérations terroristes. En fait, pour se procurer le matériel nécessaire à la fabrication des engins explosifs, ils ont commis des agressions à l'arme blanche et dépouillé des individus de leurs biens. Le côté financier de l'affaire s'explique aussi par la vente de cassettes et de livres religieux strictement interdits. L'enquête préliminaire qui avait été conduite par la brigade nationale de la police judiciaire avait révélé que le groupe d'Agadir était en relation avec Al Qaîda en Afghanistan et notamment avec la Jamaâ Islamia dont le siège central se trouve à Paris. Toutes ces accusations ont été confirmées dans les déclarations de Mohamed Chrâa lors de son interrogatoire devant les magistrats de la Chambre criminelle prés la Cour d'appel de Rabat. Après délibération, le verdict a été prononcé comme suit: Mohamed Chrâa et 14 autres accusés ont été condamnés à 20 ans, deux à 15 ans, cinq à dix ans, six à huit ans, un à six ans, deux à trois ans, neuf à deux ans , un seul accusé a été condamné à verser 3.000 dh d'amende et trois impliqués, qui se trouvaient en liberté provisoire, ont été acquittés. Quant à l'autre dossier, il implique un seul accusé, Rachid Labrija, poursuivi pour association de malfaiteurs dans le but de préparer et de commettre des attentats terroristes, tenue de réunions non autorisées et incitation au jihad.