Le Maroc a enregistré le premier cas déclaré positif du Covid-19 le 2 mars 2020. A l'initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Royaume a pris une série de mesures multiformes dès lors qu'il s'est trouvé confronté à une maladie présentant un profil virologique et épidémiologique nouveau. Contribuant à faire face à cette pandémie, l'Académie Hassan II des sciences techniques a proposé la mise en place d'un groupe de travail multidisciplinaire dans les domaines des études épidémiologiques et d'analyse des données, en lien avec les conditions de l'expansion de l'épidémie Covid-19 et avec les protocoles de prise en charge thérapeutique et les évolutions des malades. En ayant recours, notamment, à l'ingénierie digitale et à l'intelligence artificielle, ce groupe de travail sera chargé de la synthèse des travaux nationaux et internationaux relatifs au virus corona dans leur diversité et leurs évolutions connues, ainsi que le développement de diverses stratégies de confinement et de déconfinement, en fonction des études des comportements des populations et des tranches d'âges, a indiqué l'Académie Hassan II des sciences techniques dans un communiqué. Parmi ces mesures d'accompagnement, l'Académie a proposé l'initiation de recherches virologiques qui tendent à mieux cerner ce virus sur les plans génétique et immunologique, afin d'assurer un suivi des mutations virales éventuelles, ainsi que les mécanismes aboutissant aux pneumopathies et aux vascularites plus ou moins généralisées, expliquant les décompensations rapides et inattendues. En outre, l'Académie a décidé de contribuer aux études et recherches pouvant envisager les besoins à apporter aux survenues éventuelles de telles épidémies, à travers l'instauration d'un système de soutien à la recherche, destiné à faire émerger des groupes de recherche incluant les chercheurs spécialisés des universités, des services médicaux et des institutions publiques et privées autour de thématiques prioritaires et en lien avec l'étude des aspects virologiques, sérologiques, génétiques, cliniques, épidémiologiques et préventifs, grâce à des appels à projets que l'Académie financera. Elle réitère également «la proposition, faite il y a déjà cinq ans, relative à la création d'une Institution nationale de recherche biomédicale (INAREB), qui puisse fonctionner de manière à éviter les pièges des lourdeurs administratives et se baser sur l'organisation et l'agrégation d'unités existantes et relevant des institutions de la santé publique, des universités et entreprises», poursuit le communiqué. Afin de tirer des enseignements pour l'avenir et contribuer à la prise de décisions prospectives capables de consolider les acquis, l'Académie a souligné la nécessité de se concentrer sur des actions qui peuvent sauver des vies et faciliter le diagnostic, pour que les malades puissent recevoir les soins optimaux, tout en intégrant les dernières innovations dans chaque domaine de recherche. A cet effet, l'Académie a mis en avant l'impératif de soutenir et prioriser la recherche au Maroc, par le développement de plateformes de recherche nationales durables, préparées à mener des recherches prospectives capables d'anticiper les futures épidémies, en raison d'une gamme d'agents pathogènes possibles. En vertu d'un soutien immédiat de la mobilisation nationale, l'Académie organisera un webinaire de mise au point (séminaire à distance) pour recevoir des idées de scientifiques marocains à l'intérieur du pays et à l'étranger et ce, en vue d'arrêter des objectifs de recherche et développement à court et moyen termes. L'Académie prévoit également l'organisation d'un symposium international, avec la participation des plus grands chercheurs marocains de l'intérieur et de l'étranger ainsi que des chercheurs étrangers connus pour leurs travaux dans les domaines de l'infectiologie, de l'immunologie, de la génétique et de l'épidémiologie, afin de contribuer à l'analyse croisée de la pandémie et de ses conséquences et aspects prospectifs.