Elles appellent les pouvoirs publics à mettre en place des mesures concrètes Un collectif de réseaux et d'associations féminines dénonce le manque d'action du pouvoir public face à la situation des femmes victimes de violences doublement impactées par le confinement, suite à la pandémie du Covid-19. «Nous constatons avec indignation qu'après plusieurs jours de confinement, le ministère de la solidarité, du développement social, de l'égalité et de la famille n'a fait aucune déclaration, ni pris en urgence les mesures nécessaires et appropriées pour la protection des victimes pendant cette période de crise», lit-on dans un communiqué signé par une quarantaine d'associations, qui expriment leur inquiétude quant au sort des femmes et des filles victimes de violences. «Durant cette période de confinement, les femmes et les filles victimes de violences domestiques seront enfermées avec leurs agresseurs, ce qui augmente le risque qu'elles soient à nouveau victimes, comme l'ont démontré les statistiques récentes à travers le monde. Elles ne peuvent ni se défendre ni quitter le domicile pour se réfugier ailleurs. Elles sont livrées à elles-mêmes et privées de tout recours et mesures de protection. Cette situation est d'autant plus inquiétante que les centres d'écoute et d'orientation juridique, mis en place dans leur quasi-majorité, par les associations, sont fermés et les dispositifs de travail à distance ne sont pas à même d'apporter aide et soutien requis», indique-t-on. Dans ce sens, le collectif appelle ainsi les pouvoirs publics à accroître leur veille et leur vigilance en mettant en place des mesures concrètes pour protéger les femmes victimes de violences domestiques pendant la période de confinement. Et ceci, à travers notamment la mise en place d'une campagne de sensibilisation grand public en langues arabe et amazighe, contre les violences faites aux femmes et aux filles en période de confinement, en utilisant pour cela les différents canaux de communication nationaux et locaux. A l'instar des chaînes de télévision et radios, les réseaux sociaux et les messages de proximité lancés par les autorités pour le maintien du confinement. Les associations recommandent également l'ajout à la mission des forces de l'ordre de proximité, en charge de faire respecter le confinement, la protection des femmes et des filles victimes de violence ainsi que la mise en place de dispositifs d'alerte pour déclencher leur intervention en cas d'agression. Dans le même sillage, les associations appellent également au recensement et la diffusion des coordonnées des recours, plateformes et services, institutionnels et associatifs, d'aide aux femmes et filles victimes de violences qui assurent la continuité des services d'écoute et d'orientation des femmes victimes de violence pendant la durée du confinement. Le collectif invite le pouvoirs publics à apporter un appui aux associations «en vue de leur permettre de maintenir et d'amplifier les services d'écoute, d'accompagnement à distance ou de prise en charge des femmes victimes de violence». De plus, les signataires préconisent la mise en place par l'entraide nationale de structures d'accueil de confinement pour éloigner les conjoints violents de leur victime et l'activation, dès la sortie de cette crise, des réformes juridiques et institutionnelles idoines ainsi que la mise en place des mécanismes de promotion et de protection des droits des femmes. Aussi, les réseaux et associations signataires appellent les citoyens et citoyennes à être vigilant-e-s, et à veiller les uns sur les autres, à être solidaires et à dénoncer tout acte de violence que subiraient leurs voisines et à porter secours aux victimes. Notons que le collectif signataire comprend une quarantaine de réseaux et d'associations féminines exerçant dans plusieurs villes du Royaume. On trouve parmi lesquelles l'Association Chaml pour la famille et la femme, Association Ennakhil pour la femme et l'enfant, Association mains libres, Association mains solidaires pour le droit à la dignité et la citoyenneté, Association Assaida Alhorra pour la citoyenneté et l'égalité des chances, Association Assana Annissaiya – El Jadida, Association démocratique des femmes du Maroc, Coalition marocaine contre la peine de mort et l'Association de lutte contre le sida (ALCS).