L'armée américaine poursuivait mardi sa nouvelle opération «Crotale du désert» contre une résistance irakienne de plus en plus organisée et gênante. «Scorpion du désert » à peine terminée, les troupes américaines ont lancé une nouvelle opération dimanche dans une zone allant de Bagdad à Samarra, à 100 km au nord. Leur objectif : éliminer «les influences déstabilisatrices» et les partisans de Saddam Hussein. Selon le Centcom, «Scorpion du désert», lancée le 15 juin avait déjà permis l'arrestation 900 «partisans de l'ancien régime». «Crotale du désert», se serait quant à elle déjà soldée par l'interpellation d'environ 60 personnes, notamment à Tikrit et Falloujah. Cette dernière localité, le plus important foyer de tensions de l'après-guerre, pose énormément de problèmes aux Américains. Ses habitants ont même vivement protesté mardi contre trois explosions survenues durant la nuit et qu'ils ont attribuées aux forces occupantes. Ces incidents, qui ont coûté la vie à six Irakiens, ont d'ailleurs été suivis d'une attaque au lance-roquettes contre une base US installée dans la ville. Lundi, l'armée a par ailleurs arrêté le gouverneur de Nadjaf, au sud de Bagdad, et 61 de ses proches. Sunnite, Abou Haydar Abdoul Moun'im, accusé d'enlèvement, de prise d'otages et de fraude fiscale, avait pourtant été installé par la coalition elle-même malgré l'opposition de la population chiite. Ce même lundi, deux soldats de l'US Army avaient quant à eux été blessés près de Bagdad. Cet incident a aussi coûté la vie à un Irakien lors des tirs de riposte. Qui sont ces assaillants ? Si le Pentagone continue de les présenter comme des partisans du Baas dissous, les faits démontrent que la majorité de la population est exaspérée par l'occupation de son pays. Cette situation a placé les forces américaines dans une insécurité croissante malgré la multiplication des raids, des perquisitions, des saisies d'armes et des arrestations.