C'est un sujet où seuls les imams sont à même de discuter. Eux, qui connaissent très bien les préceptes de la religion musulmane peuvent décider si le moratoire de Tariq Ramadan est contraire ou non à la charia islamique. Maintenant, tout ce que je peux dire est que l'application du code pénal islamique, ou ce qui est communément appelé « Houdoud », relève de la gestion des affaires courantes de la communauté musulmane. Gestion qui, signalons-le, change de siècle en siècle comme de pays à un autre. Pour appliquer ces «houdouds» telle que la religion islamique le prévoit, il faudrait que toutes les conditions soient réunies. Sinon, il n'en est pas question. Je voudrais rappeler à ce sujet, la décision de Omar Ibn Khattab de suspendre l'application de ces punitions durant toute une année qui a connu une grande sécheresse. C'est que les Musulmans ne trouvaient même pas de quoi vivre et quoi manger. Ce qui veut dire que le moratoire de Tariq Ramadan est loin d'être une première. Vous savez, la religion musulmane n'est pas une religion figée ni rigide qui tourne le dos à toute tentative de modernisation. Loin de là. L'Ijtihad est bien présent dans la société musulmane. C'est que les conditions politiques et socio-économiques changent d'un pays à un autre. Au fil du temps, les contraintes changent ainsi que l'environnement d'application de ce code pénal islamique. Dans des cas pareils, il est tout à fait permis que le fiqh islamique s'adapte aux nouvelles donnes.