Pour Nizar Baraka, membre du comité exécutif du Parti de l'Istiqlal, la condition posée par l'USFP au Premier ministre, au moment de la formation de la majorité gouvernementale, et voulant que Abdelouahed Radi soit maintenu à la présidence de la première Chambre jusqu'en 2007, n'engage nullement l'Istiqlal. ALM : Quelles sont les raisons objectives pour lesquelles vous avez opté pour Abdelhamid Aouad comme candidat à la présidence de la première Chambre du Parlement ? Nizar Baraka : Les raisons qui expliquent ce choix sont multiples. Il y a d'abord le fait que M. Aouad est le chef du groupe parlementaire de l'Istiqlal au sein de la Chambre des représentants. Il dispose également d'une grande expérience ministérielle. M. Aouad est aussi le président du groupe d'amitié maroco-français. Sans oublier qu'il dispose de plusieurs contacts aussi bien en Afrique que dans le monde arabe. Aussi bien l'Istiqlal que la Mouvance populaire avancent l'argument du premier parti à la Chambre des représentants pour présenter un candidat à la présidence. Ne voyez-vous pas de contradiction en cela ? Je ne vois pas de contradiction dans ce qui a été avancé, tant par l'Istiqlal que par la Mouvance populaire. A la précision près que nous raisonnons en termes de parti. Et sur ce point, notre première position est incontestable. La Mouvance populaire, elle, jusqu'à preuve du contraire, n'est pas un parti, mais une alliance de partis. Ne craignez-vous pas un éclatement de la majorité après cette élection? Je tiens tout d'abord à préciser un point essentiel. Il n'est autre que notre soutien fort à la fois à la majorité gouvernementale et à l'action du gouvernement. D'autant qu'il y a déjà eu un précédent, lors des élections du président de la deuxième Chambre. A ce moment-là, le candidat du RNI, à savoir Mustapaha Oukacha, était aux prises avec un autre candidat de la majorité. Leur compétition s'est déroulée le plus naturellement du monde et elle n'a nullement entravé la marche de la majorité. Nous sommes également très clairs sur un point : il s'agit pour nous d'une question de principe. Un principe qui veut que le président de la première Chambre soit issu du parti le plus représenté à la Chambre des représentants. Nous raisonnons également en termes d'échéances électorales, et pour lesquelles nous nous préparons. Cette préparation implique que nous sommes en période de test de la solidité des relations entre les différents partis de la majorité. Mais qu'en est-il de vos relations avec l'USFP, et par extension avec la Koutla. Ne risquent-elles pas de pâtir de ce désaccord ? L'Istiqlal s'inscrit toujours dans la logique de la Koutla. Cette élection représente pour nous l'occasion d'étudier les mécanismes de renforcement de nos liens avec les formations qui en font partie. Et nous attendons dans cette perspective de voir comment l'USFP va contribuer à cet effort. Comme je vous l'ai dit, nous sommes actuellement en période de test. Que répondez-vous donc à la condition posée par l'USFP, au moment de formation de la majorité gouvernementale, voulant que Abdelouahed Radi soit maintenu au poste jusqu'en 2007 ? Il s'agit là d'une condition posée par l'USFP au Premier ministre. Cet accord n'étant pas public, il n'engage en rien le parti de l'Istiqlal. Ce problème est donc à régler entre le parti socialiste et la Primature. D'autant que nous avons eu plusieurs contacts avec nos amis de l'USFP. Mais nous n'avons pas reçu d'arguments suffisamment valables de leur part pour qu'on décide de ne pas nous présenter. Parue dans la presse, une information fait état de certaines pressions qu'exercerait justement Driss Jettou pour que l'Istiqlal retire sa candidature. Qu'en est-il en vérité ? Il n'en est pas question. Notre décision de conduire M. Aouad à la présidence de la première Chambre est officielle, publique et irrévocable.