Tractations politiques, attentats, enlèvements,… la situation est toujours la même en Irak. Parallèlement, un groupe d'experts en santé publique accuse les gouvernements américain et britannique de sous-estimer le nombre de blessés et de morts dans le pays. Vingt quatre experts américains, australiens, britanniques, canadiens, espagnols et italiens ont demandé, hier mardi, la mise en place d'une instance indépendante chargée de comptabiliser les victimes de la guerre en Irak. Les experts ont qualifié le comportement des deux gouvernements américain et britannique d'"irresponsable". Pour sa part, le porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères estime " que dans le climat actuel d'insécurité, le ministère de la santé irakien est le seul à pouvoir donner des informations fiables ". En effet, le nombre des victimes et blessés irakiens depuis l'invasion de l'Irak est toujours méconnu. Dans la matinée du mardi, deux attentats ont visé les forces américaines ainsi que l'armée irakienne en faisant au moins 2 morts, dont 1 soldat américain, et six blessés. La première explosion a frappé une Jeep de l'armée américaine à 9 heures du matin dans le quartier de Doura, au sud de Bagdad. L'explosion a coûté la vie à un GI's et blessé 4 civils dont une fillette âgée de 6 ans. Environ une heure après le premier attentat, une voiture piégée a explosé, Al-Amirya, dans l'ouest de la capitale, au passage d'un convoi de l'armée irakienne, faisant 1 mort et 2 blessés. Un haut responsable irakien est sorti indemne de l'attentat. Au nord-est de la capitale, une autre personne a été tuée dans une attaque qui a visé la voiture d'une interprète travaillant pour la police irakienne à Baâqouba. Dans le même cercle de violence, un général irakien a été kidnappé. Il s'agit du général Jalal Mohammad Salah, chef de brigade blindée du ministère de l'Intérieur. Le général a été enlevé en compagnie de ses gardes du corps dans le quartier Mansour de Bagdad. L'armée américaine a également confirmé mardi qu'une émeute avait eu lieu vendredi dans son centre de détention de Camp Bucca, dans le sud du pays, en faisant état de quatre gardes et douze prisonniers légèrement blessés. L'administration pénitentiaire américaine en Irak avait initialement démenti cette information donnée par une organisation caritative proche du mouvement du chef chiite radical Moqtada Sadr. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) l'avait ensuite confirmée. «Des détenus ont protesté contre le transfert de prisonniers indisciplinés vers une autre zone de détention», affirme le communiqué de l'armée américaine. Le CICR a décidé de demander une enquête sur l'émeute aux autorités américaines. Dans un précédent soulèvement de prisonniers, le 31 janvier, s'était soldé par la mort de quatre détenus. Loin des violences, et sur le plan politique, les sunnites étaient encore mardi à la recherche d'un candidat pour l'un des deux postes de vice-présidents de l'Irak avant la session de l'Assemblée nationale de mercredi qui devrait élire en principe le conseil présidentiel. Le favori pour le poste de chef de l'Etat est le dirigeant kurde Jalal Talabani, et le poste de vice-président dévolu aux chiites devrait revenir au ministre des Finances sortant Adel Abdel Mehdi. En revanche, les sunnites ont au moins trois candidats pour le deuxième poste de vice-président qui leur revient. Les listes chiite et kurde peuvent compter respectivement sur 146 et 77 sièges, sur un total de 275.