Le président sortant togolais Gnassingbé Eyadéma a été réélu avec 57,2 % des suffrages pour un nouveau mandat de cinq ans, selon les résultats officiels d'un scrutin dénoncé par l'opposition. Selon les résultats officiels publiés mercredi par la Commission électorale, Gnassingbé Eyadéma a été réélu avec 57,2 % tandis que le principal candidat de l'opposition, Emmanuel Bob Akitani, arrive en deuxième position avec 34,1 % des voix. La victoire du général de 67 ans, au pouvoir depuis 1967 et détenteur du record de longévité politique à la tête d'un Etat africain, était largement anticipée, après l'exclusion du scrutin de son principal rival, Gilchrist Olympio, de l'Union des forces du changement (UFC). Mercredi, à quelques heures de l'annonce des résultats, le gouvernement togolais a lancé un avertissement à « tous les commanditaires et auteurs » de troubles. « Le gouvernement n'accepte et n'acceptera jamais le désordre et l'anarchie qu'on a déjà vécus dans ce pays », a fait savoir le gouvernement dans un communiqué lu dans la matinée à la radio par le ministre de la Communication, Pitang Tchalla. « En conséquence, le gouvernement met en garde tous les commanditaires et auteurs de ces actes, qui seront réprimés avec vigueur conformément aux lois de la République », a-t-il ajouté. Jean-Pierre Fabre, secrétaire général de l'Union des forces du changement (UFC) et Patrick Lawson, troisième vice-président de ce parti dirigé par Gilchrist Olympio, ont été interpellés mardi après une manifestation d'opposants à Bè, quartier de l'est de la capitale Lomé. Les manifestants ont érigé des barricades et brûlé des pneus sur l'axe principal de ce quartier populaire, fief de l'opposition, avant d'être dispersés par les forces de l'ordre. Le calme y est revenu depuis. Après un interrogatoire de plusieurs heures, les deux responsables de l'UFC ont été libérés tard dans la nuit, a fait savoir Jean-Pierre Fabre. L'ensemble des adversaires du président Eyadéma a dénoncé un scrutin entaché selon eux de « fraudes massives » et s'apparentant à une « vaste escroquerie ». Ils exigent l'annulation et la reprise des opérations de vote. Les observateurs de l'Union africaine ont, quant à eux, qualifié le scrutin, dans son ensemble, de « libre et transparent ». Le candidat Dahuku Péré, crédité de 2,80 % des voix selon les premières tendances, s'est prononcé vainqueur lundi avec 36 % des suffrages. Gilchrist Olympio a déclaré quant à lui le même jour à Paris, où il réside, que Bob Akitani avait été élu et annoncé dans la foulée la formation d'un gouvernement. • John Zodzi (Reuters)