George W. Bush est en train de convaincre les Arabes de son engagement réel en faveur de la restauration du Peuple palestinien dans ses droits historiques. George W. Bush est en train de convaincre les Arabes de son engagement réel en faveur de la restauration du Peuple palestinien dans ses droits historiques. Dans la station balnéaire de Charm ec-Cheikh, en Egypte, ou à Aqaba, en Jordanie, le Président américain, qui a attendu deux ans et demi avant de s'impliquer personnellement dans la résolution du conflit, met tout son poids dans la balance pour parvenir à la paix entre Palestiniens et Israéliens. Il le fait dans la foulée de la conquête de l'Irak qui a suscité un regain d'antiaméricanisme dans le monde arabe. Comme à Camp David, lors du sommet israélo-palestinien parrainé par le Président Clinton, les sujets de discorde sont les mêmes. Le statut de Jérusalem, revendiqué par Israël et par la Palestine comme leur capitale. Le retour des réfugiés palestiniens. Les colonies juifs de peuplement. Le tracé définitif des frontières. Et, le retrait de l'armée israélienne des territoires arabes occupés en 1967. Plus de trois ans après Camp David, avant d'aborder le fond des négociations pour trouver des réponses à ces questions, George W. Bush va devoir se limiter à convaincre Ariel Sharon et Mahmoud Abbas de parvenir à un cessez-le-feu sur le terrain afin d'engager une dynamique de paix. Contrairement à ce qui a été écrit dans la foulée du sommet de Camp David, ce n'est pas la question d'Al Qods, mais celle du droit au retour de quelque quatre millions de réfugiés palestiniens qui a fait capoter les discussions. La thèse faisant du Président Yasser Arafat le fossoyeur de Camp David ne tient plus face aux dernières analyses. Yasser Arafat brille aujourd'hui par son absence. Il reste néanmoins en selle. Son ombre plane sur le sommet d'Aqaba, même si les Etats-Unis tentent de faire de cette rencontre un grand moment pour son Premier ministre Mahmoud Abbas. Et les Européens dans tout ça ? Sans beaucoup d'égard pour ses partenaires (U.E., Russie, ONU), garants de la « feuille de route », qui sert de plate-forme au sommet d'Aqaba, George Bush semble vouloir faire cavalier seul même si le processus de paix au Proche-Orient a besoin des efforts coordonnés de tous. Alors que c'est le Quartette qui l'avait conçue, les Etats-Unis ont entrepris seuls de promouvoir cette « feuille de route ». L'Administration Bush, fidèle à sa nouvelle conception en matière de diplomatie, semble décidée à rester seul maître à bord au Proche-Orient.