L'humanité a de tout temps connu de grands fléaux, de grandes épidémies, elle les a toujours vaincus! Au prix de lourdes pertes parfois, de souffrances, de bouleversements profonds, certes, mais elle s'est toujours relevée… Et si aujourd'hui ce mal qui nous frappe, ce coronavirus qui cause psychose et parfois panique était l'occasion de nous remettre en question profondément ? L'occasion de revoir notre façon de vivre ensemble -si peu ensemble d'ailleurs- notre manière de penser le monde, de nous comporter vis-à-vis de l'Autre, notre fuite en avant et de détruire petit à petit cette planète où nous vivons. Puissions-nous dépasser ce réflexe, humain mais destructeur, d'angoisse qui nous pousse à un repli suicidaire, saisissons-nous de cette période qui s'annonce douloureuse pour nous débarrasser de nos propres «virus» : l'égoïsme, le rejet d'autrui, la course au profit, l'absence d'empathie, le dénigrement systématique, la perte de repères, le matérialisme éhonté et la disparition de toute spiritualité… Utilisons ce moment où nous touchons du doigt la fragilité de la vie, où nous devenons tous égaux face à la même peur, où nous sentons tous le poids du «mal qui rôde» et qui peut toucher chacun de nous, chacun de nos proches, pour nous remettre en question. Bien sûr individuellement aucun de nous n'est responsable de ce fléau qui nous menace aujourd'hui mais collectivement sans doute le sommes-nous, observons nos comportements en réaction à cette peur qui nous saisit : ici on vole les masques de tout un hôpital, là on double -voire triple- le prix du gel hydro-alcoolique, ailleurs on insulte tout Chinois que l'on rencontre… n'allons-nous donc rien apprendre de ce que nous traversons ? A la maladie allons-nous ajouter la recherche du bouc émissaire, la spéculation sur le prix des moyens de protection, le «chacun pour soi»? Outre la maladie ce virus va-t-il nous contaminer aussi par toujours plus de racisme, de rejet, d'incivisme… Si tel est le cas, alors ces virus-là nous décimeront tout autant que le coronavirus… Redevenons attentifs aux autres, partageons l'information et la connaissance avec ceux d'entre nous qui ne les possèdent pas, rapprochons-nous de nos anciens, aidons-nous mutuellement, rendons-nous utiles, ne nous cloîtrons pas dans une crainte frileuse, bannissons l'individualisme, restaurons la confiance… Soyons convaincus que nous ne nous en sortirons qu'ensemble et que si nous ne retrouvons pas les vrais chemins de la solidarité, c'est notre tristement égoïste médiocrité qui nous emportera. Bref, soyons à la hauteur du défi, tirons les leçons ce que nous traversons : la contamination par ce virus met en lumière tous les germes d'auto-destruction que nous portons en nous, tout ce que nos façons de vivre, nos façons de nous comporter, nos modes d'existence ont de nuisible. Les remèdes -autres que médicaux- sont en nous, ils s'appellent solidarité, bienveillance, altruisme, amour… Les éternels semeurs de haine appellent au bouclage des frontières, à la désignation de boucs émissaires, au repli… ils n'ont rien compris. Outre les indispensables mesures de précaution que chacun est amené à respecter, c'est à l'entraide internationale qu'il nous faut appeler, ne voient-ils pas que si un pays tombe, c'est le monde entier qui périra… Ne laissons pas ce qu'il y a de pire en nous prendre le dessus, l'épidémie peut être l'occasion d'un sursaut salutaire.