La seconde édition des Africa Talks, organisée par le cabinet Mazars Audit et Conseil, a permis de décrypter les enjeux économiques, politiques et sociétaux en Afrique en 2020. Les domaines de la culture et le sport ont été, également, débattus grâce à un panel d'intervenants composés entre autres de Youssou Ndour, ministre conseiller CEO Group Futurs Medias, Amadou Gallo Fall, VP managing Director NBA Africa et président de Basketball Africa League (BAL). Et c'est Sanae Lahlou, directrice BU Afrique Mazars Audit et Conseil, qui a ouvert le bal pour rappeler que «l'Afrique représente un eldorado car encore jeune et pleine d'opportunités». C'est dans ce sens, d'ailleurs, que la nouvelle plate-forme a été créée. «Community Mazars Africa se veut une plate-forme innovante qui apportera une réelle valeur ajoutée aux opérateurs économiques, qu'ils soient au Maroc ou dans d'autres pays africains. L'objectif est de continuer à promouvoir une Afrique encore mieux interconnectée et portée vers l'échange et le partage de best practices», a-t-elle expliqué. Sur un registre purement géostratégique tous les intervenants de la première table ronde sont unanimes à mettre en avant les enjeux de sécurité en Afrique. Plusieurs pays souffrent, en effet, d'instabilité. L'ancien candidat aux élections présidentielles de la Guinée-Bissau, Paulo Gomes, l'a rappelé dans son intervention. «On ne doit pas avancer dans l'improvisation et le modèle démocratique ne marche pas bien en Afrique. Par exemple, en République de Côte d'Ivoire, les responsables sont inquiets. Les élections risquent de tanguer mais il n'y a pas de risque de guerre civile», déclare l'expert. Les investisseurs tiennent compte de cette donne Pour l'ancienne ministre Rama Yade, là où le bât blesse en termes de démocratie en Afrique c'est qu'elle n'est pas revendiquée. Pour elle, «il s'agit de mettre en place une démocratie substantielle en Afrique». D'ailleurs, fait remarquer la femme politique, «les mouvements des jeunes alimentent cette soif de démocratie dans plusieurs pays du continent». Fathallah Sijilmassi, Senior Advisor en relations économiques internationales et business development, a insisté sur le fait que «l'Europe va être le pivot dans la dimension Chine-Afrique». Il reste cela dit convaincu que le renforcement endogène à travers la coopération Sud-Sud est la seule manière de progresser et d'augmenter le taux de croissance. «L'Europe a tout intérêt à ce que l'Afrique progresse au-delà de tous les calculs politiques»; l'ancien ambassadeur le rappellera aussi. Sur le plan économique, tous les intervenants ont estimé que malgré un taux de croissance estimé à 3,4% en 2019 et qui devrait progresser sensiblement à 3,9% cette année pour atteindre les 4,1%, en 2021 selon les dernières statistiques de la Banque africaine de développement (BAD), ces performances restent insuffisantes compte tenu des exigences pour mettre à niveau des modèles économiques souvent dans leur globalité. Tour à tour, les experts internationaux ont exposé leur vision pour donner plus de visibilité aux entreprises qui souhaitent investir en Afrique. Et c'est bien à ce titre qu'Abdou Diop, Managing Partner Mazars Audit et Conseil, a déclaré que «depuis plus d'une quarantaine d'années, Mazars s'engage sur le continent en accompagnant les entreprises et pouvoirs publics dans leur développement. Chaque année, de nouveaux pays, à l'instar du Nigeria en 2019, intègrent notre partnership dans l'objectif d'assurer une couverture optimale des attentes et besoins de nos clients sur l'ensemble du continent. Pour bien les servir, il est primordial de maîtriser les enjeux de l'Afrique que nous décryptons lors de cette rencontre». Le lancement de la nouvelle plate-forme baptisée «Community Mazars Africa» devra permettre aux acteurs économiques marocains d'intégrer efficacement les marchés du reste du continent. Bref, la dynamique économique du continent continue à se démarquer par rapport au reste du monde malgré une conjoncture mondiale incertaine. Des incertitudes alimentées par l'impact de la propagation inquiétante du coronavirus. Ludovic Subran, chef économiste directeur de la recherche économique du Groupe Allianz, insistera également sur cet aspect. Edifiant.