Le Secrétariat d'Etat chargé de l'alphabétisation et de l'éducation non formelle a lancé une campagne nationale d'alphabétisation. Objectif : réduire le taux d'analphabétisme à 35% d'ici fin 2004, à moins de 20% à l'horizon 2010 et enfin éradiquer ce fléau avant 2015. Après un report d'une semaine, la campagne nationale de lutte contre l'analphabétisme a été officiellement lancée mardi à Rabat sous le signe «Massirat Annour», «marche vers la lumière». Lors d'une conférence de presse organisée par le Secrétariat d'Etat chargé de la lutte contre l'analphabétisme et de l'education informelle, à cette occasion, le Premier ministre Driss Jettou a indiqué que cette campagne marque le début du combat contre l'analphabétisme et la déscolarisation des jeunes conformément aux orientations de S.M. le Roi Mohammed VI qui a considéré l'éradication de ce fléau comme une exigence pour la citoyenneté et une obligation pour le progrès et appelé à une mobilisation nationale pour lutter contre l'analphabétisme et éliminer ses répercussions. Le premier ministre a précisé que l'ampleur du phénomène est hallucinante du fait qu'un Marocain sur deux est analphabète et plus de 12 millions sont analphabètes particulièrement les femmes, trois sur cinq et les ruraux, deux sur trois. Cette situation, a-t-il dit, a des répercussions plus au moins graves sur la famille, la santé, le cadre de vie, l'intégration sociale et aggrave la pauvreté comme elle alimente l'exclusion. Pour le Premier ministre, l'économie marocaine ne peut prétendre réussir la modernisation, relever les défis et la compétitivité et gagner le pari de son intégration future et complète dans les espaces de libre-échange, sans la mise à niveau du capital humain. Dans ce sens, ajoute M. Jettou, le gouvernement a mis au point et entend mener avec conviction et détermination un programme frontal de lutte contre l'analphabétisme. Ce programme, a-t-il signalé, s'articule autour de la lutte contre l'ignorance et l'illettrisme, la promotion professionnelle et sociale, la valorisation du potentiel des ressources humaines, le renforcement des capacités de productivité, de compétitivité et d'emploi de l'économie nationale, la promotion du développement durable et l'inscription sans risques du Maroc dans la globalisation et la mondialisation. De son côté, Mme Najima Thay Thay Ghozali, secrétaire d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education non formelle a estimé que le combat contre l'analphabétisme est une priorité après l'intégrité territoriale. Et de préciser que le taux d'analphabétisme est passé de 80% en 1960, à 48% en 1999 et touche plus particulièrement les régions de Marrakech-Tensift-Al Haouz et Souss-Massa-Draa qui comptent à elles seules un million d'analphabètes. Mme Ghozali a indiqué que le plan d'action de son département vise à réduire le taux général d'analphabétisme de 48% actuellement à 35% fin 2004 puis à moins de 20% à l'horizon 2010 et enfin éradiquer quasi-totalement ce fléau en 2015. En 2003, a-t-elle dit, la campagne est déclinée en quatre programmes. Il s'agit du programme de la campagne générale qui profitera à 570.000 personnes. Le programme des opérateurs publics qui touchera 146.000 bénéficiaires. Le programme des associations au profit de 269.000 personnes et le programme des entreprises qui ciblera 15.000 personnes. Mme Ghozali a indiqué enfin que son département a mis en place plusieurs mesures en vue d'assurer la réussite de ce programme national. Ces mesures portent sur des tables rondes, des rencontres, l'édition d'un guide aux alphabétiseurs, des manuels pratiques pour les bénéficiaires et le lancement d'une campagne publicitaire à travers les journaux ainsi que la diffusion d'un spot publicitaire pour sensibiliser tout le monde.